Affaire Karim Keïta: la honteuse diversion

L’affaire pourrait s’intituler chronique d’une présomption de culpabilité ou d’une culpabilité présumée, c’est selon ! Tout indique que l’affaire dite de la disparition du journaliste Birama TOURE n’est instruite qu’à charge et en sens unique. Pour rassasier la vindicte de l’opinion, on offre à sa colère un coupable tout désigné : Karim KEITA. Peu importe l’absence de mobile. Il semble faire un bon coupable. Quid des autres ?

 

Les autres, tous les autres dont les noms sont cités dans le dossier et dont certains ont depuis fui le pays, c’est une aubaine et même les enquêteurs sont pris au piège de lynchage médiatique. Le journaliste Birama TOURE qui n’était plus dans le Sphinx est présenté comme un journaliste d’investigation, comme si cela signifiait une catégorie spéciale de journaliste.
Le tortionnaire et liquidateur présumé de Birama TOURE, le Colonel Cheick Omar N’DIAYE est catégorique :
«Je tiens d’abord à révéler que le 29 janvier 2016, date de la disparition présumée de Monsieur Birama TOURE et commémorée tous les ans par ses proches, a coïncidé avec mon stage à l’école de guerre de Paris, donc avec mon absence du Mali durant l’année académique 2015-2016 et j’étais donc logiquement en position de stage pour mon service employeur, la Présidence de la République, et pour mon corps d’origine, la Gendarmerie nationale…. C’est un gros mensonge, une masturbation de l’esprit … N’étant donc ni au Mali ni en position d’activité ni un proche de Karim KEITA, je pense comme tous les esprits censés que je suis de loin la personne qu’il informerait de ses tracas, afin de se tirer d’embarras… Comme tout le monde, j’ai appris la disparition de Birama TOURE seulement par voie de presse avec des journalistes qui se fourvoyaient dans le sensationnalisme… Le journalisme d’investigation n’est pas du rafistolage de rumeurs collectées dans les officines des forces centrifuges, anti démocratiques, pour causer de préjudices à ceux qui se dédient corps et âme à la défense de la République du Mali ». (Maliweeb 20 février 2019).
Sans prêcher dans le machiavélisme de Issa Kaou N’DJIM, je suis enclin, pour une fois, à partager son sentiment quand il dit sur cette affaire :
« Il y a plus de diversion qu’une volonté réellement d’aller chercher les coupables les criminels de tous genres ».
Arrêtons le sensationnel et la diversion. Karim n’est pas le seul gars cité de cette affaire. On se focalise sur lui par délit de faciès. On veut faire florès avec cette affaire, parce qu’il s’agissait de la disparition d’un journaliste ! Mais et les autres : les tueries de juillet par exemple, celle de Sobame da, et toutes les autres du Centre… ?
La justice ne doit pas être sélective à la tête du client ou à la température des réseaux sociaux. C’est pourquoi la réaction de l’honorable Issa Kaou N’DJIM, membre du CNT sur l’Affaire Karim KEITA est digne d’intérêt à lire et à partager. Je vous la livre :

Malivox : On dit qu’Interpol a lancé un mandat contre Karim pour l’interroger sur la disparition du journaliste en question, Birama TOURE.
Cette question est sur toutes les lèvres depuis longtemps.

Issa Kaou N’DJIM : Moi je ne voulais pas en parler ; vraiment je ne voulais pas en parler. Pour moi, c’est un faux débat, c’est vraiment un faux débat, un vrai faux débat. Je dis bien, vrai faux débat, un vrai faux débat, un vrai faux débat.
Un vrai faux débat, un vrai faux débat, un vrai faux débat ; parce que le vrai débat c’est quoi ?
Pour moi, Karim n’est pas le seul responsable de cette affaire.
On a appris qu’il y a un autre qui s’appelle Mamby, il s’est rendu en France pour faire des révélations sur cette affaire.
Le propriétaire du Sphinx est aussi en France dans le cadre de cette affaire. On a aussi évoqué la Sécurité d’Etat dans cette affaire.
Mais pour que Karim KEITA soit inculpé, ou présumé, ou, etc.
Mais, il n’est pas seul. Il ne faut pas se focaliser sur Karim.
On doit démanteler tout le système qui a été mis en place.
Mais, les gens font du sensationnel, Karim, Karim, Karim.
Moi je n’ai rien contre le fait que la justice cherche à l’entendre.
Mais c’est Karim le principal ?
Parce que quand on parle de la disparition ; pour que quelqu’un disparaisse, mais il y a des indices.
Donc, vraiment, il faut que la justice aille au bout de cette affaire-là.
Pas seulement Karim, mais on va chercher Karim, parce que il y a un journaliste qui est mort, qui a disparu.
C’est vrai, on doit faire toute la lumière sur cette affaire. Les journalistes sont dans leur rôle, on est d’accord.
Mais, il y a des gens aussi qui ont été tués les 10, 11, et 12 juillet 2020. Cela relève de l’évidence, les FORSAT sont sorties pour tirer sur les gens.
Mais qui a donné l’ordre aux FORSAT de sortir et de tirer sur les gens. Mais qu’on en parle. Certes, la mort est amère pour tout monde, mais avec tout le respect qu’il faut, je pense que le cas des événements des 10, 11 et 12 juillet est plus grave que la mort du journaliste Birama. Combien de gens ont été tués à balle réelle ? Mais qui est le principal responsable de ces tueries ?
Il faut que la justice, quand même, aille au bout de sa logique.
Ce que je n’aime pas, c’est les effets d’annonce. Ça ne résout pas le problème. Pourquoi faire de la diversion ? Dans cette affaire-là, je pense qu’il y a plus de diversion qu’une volonté réellement d’aller chercher les coupables, les criminels de tous genres.
Alors, qu’on se dise la vérité. Comme on dit, dire la vérité à son ami, cela ne doit pas avoir des conséquences sur vos relations.
La justice, si elle est indépendante, qu’elle s’assume sur tous les dossiers.
Qui a donné l’ordre aux FORSAT de tirer sur les manifestants à mains nues ? Qu’on nous situe.
Et moi je sais qu’au moment des faits, il y avait que deux Boss, le président IBK, chef suprême des armées ; rien ne peut se faire sans lui ; et le Premier ministre, chef du gouvernement.
C’est les deux !
Maintenant, ceux qui ont fait autre chose, sans avoir le mandat, ça, c’est autre chose. Sinon, c’est les deux !
Si vous réhabilitez IBK avec un statut d’ancien président, Boubou est là en train de se pavaner dans la rue, jusqu’à ce qu’il aille adhérer à un parti politique, il veut être président.
Finalement, il faut qu’on arrête de se moquer de la République…

MOHAMED LAMINE KEITA
Commune II

Source : INFO-MATIN

Suivez-nous sur Facebook sur