Abdrahamane Diarra : « obliger les partis politiques à se regrouper en fonction de leurs idéologies »

Le Président de la jeunesse URD nous fait part de sa vision politique du Mali nouveau.

 

Le Mali, au moment des indépendances, avait bien amorcé sa vie politique. Les tendances politiques obéissaient à des obédiences idéologiques et le militantisme se caractérisait par l’engagement patriotique.

De 1968 à 1991, le libre choix en matière de militantisme n’existait pas. À partir de 1991, l’engouement généralisé pour la démocratie multipartite n’a laissé guère le choix au respect des questions d’obédience idéologique. C’est pourquoi nous comptons aujourd’hui une floraison de partis politiques (plus de 250 pour environ 20 millions d’habitants). Le nombre de ceux représentés au Parlement n’ayant jamais pu excéder la vingtaine, la plupart n’arrivent même pas à faire élire des élus locaux. Une autre difficulté est le nomadisme politique injustifié. Fort de ces constats, les réformes à opérer dans le Mali nouveau doivent concerner la vie et la pratique politique. L’octroi du récépissé pour la création d’un parti doit connaître un processus plus rigoureux. On peut donner une autorisation provisoire et conditionner l’obtention du récépissé à la tenue d’assises regroupant des représentants de toutes les localités du pays ainsi que de la diaspora, à la disponibilité d’un projet de société déclinant de façon précise l’idéologie et à un registre de signatures de 20 000 personnes au moins, avec adresses et autres contacts vérifiables. Et il faudra que la nouvelle formation s’attende à un retrait de son récépissé lorsqu’elle ne parvient pas à obtenir 10% des suffrages. Ces réformes obligeront certainement les partis à se regrouper pour faire de réelles offres politiques aux populations et leur donner l’opportunité de meilleurs choix, basés sur des critères objectifs. Le nomadisme sera sanctionné par la perte du mandat. Il urge aussi de mettre en place un organe unique, permanent et indépendant, dont les missions seront celles de l’ensemble des structures chargées des élections. Cela aura l’avantage de développer de réelles expertises dans le domaine électoral, de permettre la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes et de donner leur légitimité aux dirigeants.

Journal du Mali

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