5è édition de la Semaine de la Jeunesse contre la Corruption: C’est parti pour une semaine de plaidoyer de la CPLC pour la lutte contre la corruption

La 5è édition de la Semaine de la Jeunesse contre la Corruption, organisée par la Communauté de Pratique de la Lutte contre la Corruption (CPLC), a été lancée, hier, mardi, à l’Hôtel Olympe. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence du Président de l’OCLEI, Moumini Guindo, du président de la CENTIF, Marimpa Samoura   et du représentant de l’Ambassadeur du Canada, François Picard.

 

Aux dires de la présidente de la CPLC, Mariétou Sénou, la semaine de lutte contre la corruption se veut un espace d’échanges d’idées, de partage de bonnes pratiques et de mutualisation des efforts pour un assainissement de la gestion des affaires publiques.

La problématique de la corruption, a-t-elle expliqué, revient dans le débat public du fait de la demande sociale et des besoins de croissance  économique plus inclusive et durable de notre pays.  » Nous sommes tous interpellés et il est temps d’agir contre la corruption et de travailler pour une société plus juste et équitable « , a-t-elle plaidé.

Elle a ainsi souligné le rôle des Organisations de la Société civile (OSC) et des structures en charge de la lutte contre la corruption, qui contribue à assainir les services publics et privés.  » Convaincue que ce combat est noble, la CPLC s’engage à soutenir les structures de lutte contre la corruption « , a-t-elle affirmé.

Pour le président de l’OCLEI, la corruption ne saurait être seulement le problème du gouvernement. Car, soutient-il, les OSC, le secteur privé, les femmes et les jeunes ont un rôle essentiel à jouer en matière de prévention, de sensibilisation et d’éducation des populations en vue de parvenir à un changement de comportement.

A cet effet, il a déclaré que les jeunes sont les acteurs du devenir du Mali d’aujourd’hui et de demain. Malheureusement, les jeunes ne sont pas dans les meilleures dispositions pour jouer leur rôle, ils sont contaminés par leur environnement corrompu.

Et de rappeler qu’une étude, effectuée en 2016  par le projet Justice, Prévention et Réconciliation pour les femmes, mineurs et autres personnes affectées par la crise au Mali (JUPREC), révèle que 65% des jeunes maliens sont passifs devant la corruption et ils se résignent en disant  » qu’il ne peuvent rien faire pour la contrecarrer « , seulement 14% des jeunes maliens sont révoltés contre la corruption et 86% des jeunes maliens n’ont pas l’intention de se battre contre la corruption.

Selon le chef de la Coopération de l’Ambassade du Canada,  » la corruption est une maladie face à laquelle aucun pays n’est immunisé. Elle se doit d’être combattue partout où elle existe. Je suis fier de constater que même après la fin du financement canadien JUPREC, vous avez su préserver cet acquis du projet et trouver des moyens de financement par vous-même « , a-t-il dit

Pour sa part, le président de la Cellule Nationale de Traitement d’Informations financières au Mali (CENTIF) a expliqué que sa structure élabore des rapports périodiques, au moins une fois par trimestre, et un rapport annuel qui analysent l’évolution des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au plan national et international, et, procède à l’évaluation des déclarations recueillies. Ils sont soumis au ministre chargé des Finances.

De 2008 au 31 décembre 2020, la CENTIF a reçu 420 déclarations suspectes alors que certains pays voisins de la sous-région en reçoivent plus, en une année.  » Les montants suspectés portent sur des centaines de milliards de nos Francs « , a-t-il indiqué.

Avant d’ajouter que  » le combat parait difficile. La coopération des assujettis avec la CENTIF n’est pas acquise. En raison de la faiblesse de bancarisation de l’économie, les transactions ne sont pas  traçables « .

O. BARRY

Source : l’Indépendant

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