2022 année judiciaire : les dossiers phares de la nouvelle année

On peut dire qu’en 2022, les regards seront fixés sur la justice malienne pour le traitement de certains dossiers notamment ceux de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga et ses co-accusés ; la suite de l’affaire de Bakary Togola et co-accusés, relaxés par la justice lors d’une cour d’assise spéciale ; l’évolution de la disparition de notre confrère Birama Touré ; la tuerie lors des manifestations du M5-RFP…

Sans la justice, aucune nation ne peut émerger. La justice est un instrument qui permet d’instaurer la stabilité, l’espoir, la quiétude dans un État. En effet, l’année 2021 a été une année mouvementée dans le domaine de la justice. Des arrestations de cadres, certains pour corruption et d’autres pour déstabilisation du pays. Il faut le dire, les commentaires vont bon train dans le traitement de ces dossiers. Si d’aucuns estiment que la justice s’est réveillée afin de jouer son rôle régalien qui est de dire le droit au nom du peuple, d’autres trouvent que la justice malienne est une justice de sélection à double vitesse, elle serait sous le joug des autorités de la transition, car certains coupables seraient protégés.

Les dossiers attendus en 2022

Il y’a d’abord l’affaire dite de l’aéronef présidentiel dans lequel l’ancien premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, ministre de la Défense et des anciens combattants, au moment des faits, et Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des finances d’alors, furent arrêtés et incarcérés depuis août 2020. L’ancien directeur de Cabinet d’IBK, Mahamadou Camara fut aussi arrêté en septembre. En effet, si certains estiment que l’arrestation de SBM relève de la politique parce qu’il était devenu une menace pour les militaires putschistes, le dossier devrait connaître son épilogue courant l’année 2022. La justice doit réunir les preuves et aussi tous les incriminés pour un procès équitable et juste. Mais, qu’elle sache que les maliens veulent une justice et non une chasse aux sorcières. En attendant, la famille de SBM veut son évacuation à l’extérieur pour des soins.

En second lieu, il est attendu les rebondissements dans l’affaire Bakary Togola, qui était accusé de crimes « d’atteinte aux biens publics par soustraction frauduleuse, faux et usage de faux, détournement frauduleux et autres malversations », notamment en disposant à des « fins personnelles de la somme de 9.462.152.071 FCFA », au préjudice de la Confédération des Sociétés des Coopératives de Producteurs de Coton du Mali (CS-CPCM) ainsi que de la Compagnie Malienne de Développement des Textiles de 2013 à 2019. Après son acquittement, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué a demandé l’ouverture d’enquêtes, car des cas de soupçon de corruptions seraient entrevus au niveau de la justice dans cette affaire. En principe, en 2022, il devrait y avoir une suite à ces requêtes.

A ces deux affaires, il faut ajouter celle de la disparition du journaliste Birama Touré ou encore celle des tueries lors des manifestations du M5-RFP, en juillet 2020. Les dossiers ouverts suite aux massacres de civils dans le centre du Mali attendent aussi un dénouement. Pour finir, notons que la justice malienne est attendue sur le chantier de la lutte contre la corruption.

Comme chaque année, le Bureau du vérificateur général produit des rapports pour dénoncer notamment les malversations, les détournements de denier public d’une centaine de milliards de FCFA. Lors de la remise du dernier rapport à l’actuel président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, ce dernier a pris l’engagement de lutter contre la corruption qui sape le développement du pays. En effet, en 2022 on peut dire que ce rapport connaîtra le traitement de la justice au souhait du peuple malien.

Seydou K. KONE

Source: Bamakonews

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