Veuves de guerre, survivre malgré tout

Elles sont les femmes dont les époux et parents sont tombés sur les champs d’honneur, à la guerre au Nord, dans des embuscades ou en opération. Elles, ce sont les veuves de guerre et leurs familles, qui au-delà de la peine, doivent continuer à vivre.

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Aïssata se souvient de la douleur, des pleurs, quand elle a appris la mort de son mari dans un attentat à Kidal. La douleur passée, le vide s’est installé avec l’ombre sporadique de l’absent qui hante la maison, mais qui n’est plus là pour l’aider à subvenir au quotidien de la famille. Ces veuves de guerre et leurs enfants sont le symbole de la douleur d’un pays et des séquelles de la guerre. De la jeune mariée à la mère de famille nombreuse, toutes doivent faire face à la vie, à la responsabilité de l’éducation de leurs enfants et surtout aux choix à faire pour leur avenir.

Leur nombre est tenu secret. La directrice générale du service social des armées, le Lieutenant-colonel Mariétou Samaké, faisait état en 2015 de plus de 700 veuves répertoriées dans leur fichier. Pour les aider, l’armée et son service social répond aux besoins les plus urgents. Des dispositions existent pour venir en aide à ces familles. Quand un militaire meurt sur un théâtre d’opération, on lui accorde une pension équivalente au grade supérieur, à partir de laquelle est calculée la pension de reversion qui sera octroyée aux familles, généralement inférieure à 80 % du salaire, jusqu’au décès de la conjointe du militaire. De plus, en attendant que le dossier de pension soit constitué, la famille continuera à percevoir le salaire du défunt pendant environ 6 mois.

Sans logis Auparavant logée par l’armée, la famille du soldat décédé doit quitter le camp, après un certain délai, et trouver un autre logement ainsi qu’un travail pour subsister. « Voilà ce que vivent ces femmes, souvent jeunes, qui n’avaient pas imaginé un seul instant que leur mari puisse disparaître », explique un employé d’une association d’aide aux veuves de guerre, qui met en place des projets sous forme des programmes sociaux, notamment au niveau de la formation à un métier, pour les aider par des actions ponctuelles, par de l’aide utile, à rehausser leur moral et les réinsérer dans la vie.

Depuis le 21 septembre 2016, les enfants de ces veuves, souvent déscolarisés, peuvent espérer intégrer les « Pupilles de la nation », qualité accordée aux enfants mineurs des personnels des forces armées et de sécurité, morts au service de la nation. Ils peuvent ainsi bénéficier de la prise en charge sanitaire, des frais de scolarité, d’apprentissage, et de l’octroi d’une bourse entière de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement supérieur.

 

Source: journaldumali

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