Réfugiés maliens de M’bera : entre la misère et la dawa, la guitare touarègue

« Échoués dans le désert » : c’est le titre de l’alarmant rapport de MSF sorti le 12 avril, au sujet des 75 850 réfugiés maliens du camp de M’bera en Mauritanie. Une population en majeure partie touarègue, livrée à elle-même.

Le 21 avril, les partisans du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) organisaient une marche de soutien à leur mouvement dans le camp de réfugiés maliens de M’bera, en Mauritanie, à la frontière avec le Mali. Poussés par les conditions difficiles dans lesquelles ils se trouvent, les réfugiés y ont participé par milliers. Car ici, on manque de tout ou presque. « Pour les 75 850 réfugiés de M’bera, le centre de santé principal ne compte que quatre infirmiers et un médecin, alors que centre secondaire n’a que trois infirmiers », dit Lahssane Ould Youba, pharmacien du camp. « Nous n’avons pas de médicament contre la tension, ni contre l’asthme… Or ce sont des maladies fréquentes chez les réfugiés », poursuit-il.

Assise devant la tente qui sert de lieu de consultation à Médecin sans frontière (MSF), Aicha Minte Loubate dépose à même-le-sol son enfant malade qu’elle ventile. Il n’est que 9 heures du matin, mais la température avoisine déjà les 40°C. « Mon fils est malade depuis une semaine. Son état empire, alors je viens pour avoir des médicaments. Mais depuis une heure personne ne s’est occupé de moi, et il y a encore beaucoup du monde », dit-elle.

« Invitation » salafiste

Le 12 avril, MSF a publié un rapport alarmant sur la situation des réfugiés, intitulé « Échoués dans le désert ». Selon lui, « l’aide humanitaire déployée est insuffisante ». Et c’est dans ce climat de relative indifférence que des prêcheurs de la dawa (« invitation » en arabe, une méthode de prosélytisme par la prédication), aux messages souvent salafistes, s’activent entre les tentes des réfugiés. « Nous sommes venus vous rappeler le vrai chemin, celui de Dieu et de son prophète Mohamed. Nous vous invitons à venir à la mosquée au crépuscule pour une prière collective et une discussion », dit l’un d’entre eux à un groupe de jeunes refugiés qui venaient d’installer leur tente. Certains de ces prédicateurs sont des réfug… L’intégralité sur JA

SourceJeune Afrique

Suivez-nous sur Facebook sur