Mali: les exactions contre les civils se multiplient dans la région de Kidal

Au Mali, la situation dans la région de Kidal est alarmante, les exactions contre les civils se multiplient, les groupes armés se renvoient la responsabilité. Depuis hier, un message audio émanant du chef de la coordination des mouvements de l’Azawad, appelant à rompre le jeûne, circule sur des messageries privées.

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C’est un message audio de 39 secondes, dans lequel Alghabass Ag Intalla, un des présidents de la CMA, appelle un de ses lieutenants pour lui intimer l’ordre de rompre le jeûne et de se regrouper avec ses hommes à Kidal.

Dans ce même message, le chef des ex-rebelles explique que des combattants ennemis se regroupent dans la ville de Takalotte, à plusieurs dizaines de kilomètres de là et qu’il faut protéger les populations. L’authenticité de cet audio est confirmée par Alghbass Ag Intalla en personne, joint par téléphone, mais il précise qu’il a été enregistré il y a plus d’un an. « Ce n’est pas de mon fait », affirme le chef de la CMA. Mais ce message ne circule pas par hasard à nouveau.

La tension est à son paroxysme

Alghabass confirme avoir bel et bien avoir battu le rappel des troupes à Kidal. Car la tension est à son paroxysme, les exactions se multiplient contre les civils essentiellement entre les communautés Idnane et Imghad. Les premiers sont plutôt proches de la CMA, tandis que les seconds sont majoritaires au sein de la Plateforme.

Assassinats, enlèvements, et même le marquage au fer rouge… aucun bilan officiel n’est disponible, mais les incidents se multiplient. Cette énième dégradation de la situation dans la région ne saurait s’expliquer seulement par une question d’ethnie. « C’est bien plus large que ça, expliquent des sources touaregs de Kidal. Ce ne serait pas la première fois que la situation est instrumentalisée, sur des bases ethniques pour servir des intérêts politiques ou militaires ».

RFI

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