Kidal : Qui pêche en eau trouble ?

Ceux qui ont profané le drapeau malien à Kidal échappent-ils à tout contrôle ? On est tenté de dire : ils ne savent pas ce qu’ils font. Mais ce serait une insulte à l’intelligence, une insulte à l’Amenokal de Kidal sensé représenter l’ascendance et l’autorité morale d’une population kidaloise acquise au retour de la paix, de l’administration malienne avec ses services sociaux de base, et des forces de défense et de sécurité. L’évènement est une insulte aux forces française et onusienne, tapies à Kidal où l’étendard national du pays d’accueil, le Mali, est volontairement et publiquement brûlé. Comment la France et les Nations-Unies qualifient elles cet acte et leurs auteurs – la terreur des terroristes ?- quatre ans après la signature par le Mali et les groupes armés irrédentistes, sous leur médiation conjuguée ?


Ainsi la case Mali peut brûler à l’instar de son symbole tricolore, sans que les amis venus nombreux à son cheveu s’en émeuvent, car un simple communiqué pour condamner va suffire. Doit-on se souvenir, que la présence et sur pied de guerre, des forces amies, se justifie par la recherche de la stabilité au Mali ? Certes l’avancée djihadiste a été stoppée à Konna, mais le terrorisme toujours pernicieux a regagné en plus du nord, le centre du Mali, comme un char de la mort tuant des milliers de personnes, et paralysant toutes activités économiques, hormis celles qui échappent à tout contrôle de l’Etat malien : le narco terrorisme, le trafic humain des prises d’otages et autres. Alors que les amis sont trop nombreux au cheveu du Mali malade ; qui, pour la médiation ; qui, pour donner du sang ; qui, pour chasser les mouches et vautours ; qui, pour clamer l’« induscutabilté de son intégrité physique » ; qui, pour veiller sur ses trésors célestes et terrestres. De tous, qui a intérêt à dépecer le Mali vivant ? La situation à Kidal ne doit pas faire honneur à l’ancien colonisateur, « la France qui a donné Kidal aux rebelles touareg » (Nicolas Normand, Le grand livre de l’Afrique: Chaos ou émergence au sud du Sahara ? Edit. Eyrolles, nov. 2018). Encore souvenons nous que les Etats n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts. Et le Président doit avoir plus peur de son peuple que de ses partenaires (amis), selon le patriarche Aliou Nouhoum Diallo. En tout état de cause, le chef de la diplomatie malienne Tiébilé Dramé à Alger a rappelé ce que son homologue algérien avait affirmé à Bamako quelques jours auparavant : « l’intégrité territoriale du Mali est indiscutable ». C’est à la forge qu’on façonne le fer. Et on sait également sans y être, qu’il n’y a pas de calebasse à l’abreuvoir (adages africains).
B. Daou

Source: Le Républicain

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