Jugés pour » appartenance à un groupe de combat terroriste, détention illégale d’arme à feu et de munitions » Idrissa Djibo et Ibrahima Adama condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité

La Cour d’assises a rendu son arrêt, le vendredi 29 octobre, sur l’affaire ministère public contre Idrissa Djibo (Nigérian) et Ibrahima Adama accusés  » d’appartenance à un groupe de combat en relation avec un groupe terroriste, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre… ». La Cour a retenu le duo dans les liens de l’accusation en leur infligeant la réclusion criminelle à perpétuité et le paiement d’une amende de 10 millions de F CFA.

es deux accusés ont réfuté les faits à eux reprochés à la barre. Pourtant, l’arrêt de mise en accusation et le renvoi devant la Cour d’assises de l’affaire sont clairs. Tous les deux servaient de liaison entre les djihadistes des milieux burkinabé et malien. Ils fournissaient également ces groupes en armes et munitions pour des combats contre les FAMa et les forces engagées au Mali contre le terrorisme. C’est ainsi qu’ils ont été capturés courant juillet 2019 à Boulkessi.

A la barre, l’accusé Ibrahima Adama a nié les faits d’  » appartenance à un groupe de combat en relation avec un groupe terroriste, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre… « . Et pourtant, il est versé dans les pièces du dossier une photo qu’il a faite avec un drapeau de l’Etat Islamique au Grand Sahara. Cette pièce maitresse a été montrée à l’accusé par le président de la Cour. Quant à son co-accusé, le Nigérien Idrissa Djibo, il se rendait à Ménaka au moment de son interpellation.
Le ministère public a rappelé à la Cour que les deux accusés sont dans la dénégation totale alors que les faits sont constants, affirmant que le nommé Ibrahima Adama a été capturé après d’intenses combats entre la Force Barkhane et les groupes armés au cours desquels une vingtaine de personnes ont été tuées et 5 autres capturées. Avant d’ajouter qu’Idrissa Djibo a tenté de se décrire devant le jury comme un vendeur de véhicules ou un sportif. Il a balayé ces allégations en s’appuyant sur les pièces du dossier. Il a ainsi requis à la Cour de retenir les accusés dans les liens de prévention des faits à eux reprochés.

Pour les deux avocats commis d’office, les accusés ont nié tout au long de la procédure les chefs d’accusation. L’instruction finale étant à la barre, ils révèlent avoir été interpellés séparément,  » les enquêteurs ont mélangé chronologiquement les faits. L’accusé Ibrahima Adama se rendait dans un hameau lorsqu’il a été arrêté. On ne doit pas interpeller les hommes parce qu’ils sont clairs ou parlent Peulh et arborent une barbe « , a argué l’avocat de cet accusé. Avant de plaider pour  » la détention illégale d’arme à feu  » auprès de la Cour.
La Cour, dans sa sagesse, a condamné le duo à la réclusion criminelle à perpétuité et au paiement d’une amende de 10 millions de F CFA ainsi que six millions de FCFA requis par le contentieux de l’Etat.

Oumar BARRY

Source: l’Indépendant

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