Des dizaines de milliers de déplacés dans la ville malienne de Ménaka

Des dizaines de milliers de personnes, dont de très nombreux enfants, ont afflué depuis mars dans une ville du nord-est malien, fuyant les combats incessants mettant aux prises jihadistes et groupes armés, a indiqué un responsable local.

Les autorités dénombrent “65.095 individus”, dont près de 47.000 mineurs, arrivés à Ménaka, dans la région frontalière avec le Niger, a dit à l’AFP Ahmadou Chami Dicko, le directeur du développement social, structure étatique qui recense les déplacements.

“Et les populations continuent à arriver”, a-t-il ajouté.

Cette immense région reculée est le théâtre depuis des mois d’affrontements entre groupes jihadistes rivaux affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), et de combats entre jihadistes et groupes armés essentiellement touarègues qui ont signé des accords de paix avec le gouvernement en 2015.

La région est aussi livrée au banditisme et aux trafics.

L’Etat y a une très faible présence et les populations, principalement des nomades vivant dans des campements éparpillés dans le désert, sont prises entre deux feux, victimes de massacres et de représailles parce que soupçonnées de pactiser avec l’ennemi, ou privées de moyens de subsistance.

Plusieurs centaines de civils ont été tués en mars, avait alerté l’ONU sans pouvoir donner de bilan précis tant l’accès à la zone et à l’information est difficile.

Quasiment pas une semaine ne passe sans qu’une attaque d’un campement ou des affrontements entre hommes armés ne soient rapportés.

Le 26 août, des combats ont opposé des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) à d’autres de l’EIGS à l’est de Ménaka, a rapporté un officiel proche des autorités s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour sa sécurité.

Plus à l’ouest, la ville de Gao est quasiment coupée de l’intérieur du pays par la route en raison du blocus instauré depuis des mois par les jihadistes sur la nationale 16, un axe primordial pour les échanges. Gao s’est retrouvée pratiquement en rupture de médicaments.

L’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont indiqué mardi avoir mis en place un pont aérien entre la capitale Bamako et Gao pour faciliter la livraison de médicaments.

Cet “appui logistique” a été apporté “sur demande du ministère (malien) de la Santé”, a dit Antoine Grand, chef de mission du CICR, sur les réseaux sociaux.

 

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