Agacé par les critiques à l’endroit de la France dans la lutte contre le terrorisme, Jean Yves-Le Drian hausse le ton et avertit ” Le G5 Sahel doit progressivement assumer ses responsabilités. Barkhane ne peut pas tout faire, elle n’est pas là pour l’éternité “

Outré par les attaques à répétition de groupes terroristes au Mali, au Burkina Faso et au Niger, le ministre des Affaires étrangères de la France, Jean Yves -Le-Drian  est sorti de sa réserve pour dénoncer   » le laxisme des dirigeants  » du Sahel  dans la lutte contre le terrorisme et déplorer la détérioration de la situation sécuritaire dans la région.  C’était face à la commission parlementaire des Affaires étrangères de la France.

La multiplication des attaques terroristes  dans la région du nord du Burkina Faso (plusieurs tueries dans différentes églises), à la frontière du Mali  et du Niger (une trentaine de soldats tués dans la dernière attaque à Tongo Tongo) à laquelle s’ajoute la montée des conflits ethniques,  démontre toute  la difficulté que rencontre la communauté internationale pour rétablir la stabilité  dans la région du Sahel.

Pour le Chef de la diplomatie française   » le G5 Sahel doit progressivement assumer ses responsabilités. Barkhane ne peut pas tout faire. Le témoin doit être repris par les pays concernés« .

Mais cette force censée servir de relais à Barkhane rencontre des difficultés dans sa mission en raison des retards dans le versement  de l’argent promis par différents partenaires et la mauvaise coordination entre les cinq pays membres.

En clair pour Jean Yves-Le-Drian, il est du devoir des dirigeants du Sahel de contenir la menace terroriste.  » Les autorités des pays du Sahel ne doivent pas rester dans une zone de confort où penser que Barkhane est derrière eux  » a-t-il déclaré.

» C’est une tentation, mais progressivement, il faut dire que la sécurité des Africains sera assurée par les Africains. L’objectif n’est pas que Barkhane reste là pour une éternité  » a-t-il fait savoir.

Cette sortie du chef de la diplomatie française, une première à l’endroit des dirigeants du Sahel, traduit une sorte d’agacement de la France dans la lutte contre le terrorisme.

Notons que malgré des coups durs infligés aux groupes terroristes par Barkhane et l’élimination de plusieurs chefs jihadistes, les deux principales organisations terroristes du Sahel à savoir le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation Etat islamique (EI) continuent de donner du fil à retordre aux forces armées de la région et à leurs partenaires.

Aussi faut-il préciser que cette critique de Jean Yves-Le-Drian aux dirigeants de la région survient alors que Barkhane est de plus en plus accusée par  la société civile de ces pays   » d’inertie » face aux attaques jihadistes. La réaction du chef de la diplomatie française sonne comme une réponse  à ce mouvement d’humeur de la société civile.

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Source: l’Indépendant

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