Les villes ont un rôle important à jouer dans la promotion d’une alimentation saine et durable (FAO)

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a appelé mardi les villes et autorités locales à œuvrer en faveur d’une alimentation plus saine et durable.

« Le développement durable ne peut être atteint que si nous traduisons nos engagements mondiaux en actions locales », a souligné le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, lors d’une réunion au siège de l’ONU consacrée aux rôles des villes dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. « Après tout, c’est au niveau local que les gens vivent, mangent, consomment de l’eau et se débarrassent de leurs ordures », a-t-il dit.

« La plupart des défis auxquels sont confrontées les villes, y compris le changement climatique et la sécurité alimentaire, sont de nature globale et requièrent des solutions adaptées aux contextes locaux », a renchéri la Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, María Fernanda Espinosa, organisatrice de la réunion et qui a conviée plusieurs maires, responsables gouvernementaux et innovateurs à cette occasion pour partager leurs expériences.

55% de la population mondiale vit aujourd’hui en zone urbaine. Un chiffre qui devrait passer à 68% en 2050 alors que la planète connait une forte urbanisation notamment en Afrique et en Asie, deux continents où se concentrent l’essentiel de la faim et la pauvreté.

Au cours des trois dernières années, la faim a augmenté tout comme le nombre de personnes souffrant d’obésité. « Le surpoids et l’obésité sont en augmentation partout, mais surtout dans les zones urbaines, où les gens sont plus susceptibles de manger des aliments transformés de moindre qualité, riches en acides gras trans, en sucre et en sel », a alerté M. Graziano da Silva.

La FAO appelle à mettre en place des systèmes alimentaires offrant à tous des aliments sains et nutritifs, tout en préservant les ressources naturelles et la biodiversité de la planète. Et « les villes ont un rôle fondamental à jouer dans cette transformation indispensable de nos systèmes alimentaires », estime le chef de la FAO.

Favoriser un « continuum rural-urbain »

« Nous ne pouvons plus considérer les zones rurales et urbaines de façon dichotomique, comme des choses dissociées », a insisté M. Graziano da Silva, soulignant que le développement durable appelle au renforcement des liens entre ces deux types d’espaces fondé sur une approche territoriale promouvant un « continuum rural-urbain ».

Pour le chef de la FAO, les citadins ne peuvent être considérés comme de simples consommateurs de produits alimentaires et les communautés rurales ne doivent pas être perçues exclusivement comme des producteurs de produits alimentaires.

Dans cette perspective, la FAO appelle à fournir aux familles d’agriculteurs un meilleur accès aux services, aux infrastructures et aux marchés. L’agence onusienne estime également nécessaire de créer les conditions permettant aux citadins de consommer plus d’aliments frais et nutritifs en s’appuyant sur des chaînes d’approvisionnement courtes et sur une agriculture située en zones urbaines et périurbaines. Une telle transformation appelle également à réduire la quantité de nourriture perdue ou gaspillée qui demeure importante dans les villes.

Lancement du Cadre de la FAO pour l’agenda alimentaire en milieu urbain 

Lors de la Conférence de l’ONU sur l’habitat et le développement urbain durable (Habitat III) qui s’est tenue à Quito en 2016, la FAO a participé à l’adoption du ‘Nouvel agenda urbain’.
« Pour appuyer la mise en œuvre du ‘Nouvel agenda urbain’, nous avons développé le ‘Cadre de la FAO pour l’agenda alimentaire en milieu urbain’ », a rappelé le chef de la FAO. Un cadre qui sera officiellement lancé à Rome le 7 mars 2019.

Le cadre affirme le principe que le développement durable nécessite une réflexion systémique. Il présente des idées sur la mise en œuvre d’actions visant à créer de l’emploi, renforcer des chaînes de valeur alimentaires locales et réduire et gérer les niveaux élevés de gaspillage alimentaire constatés dans de nombreuses villes.

Le cadre reconnaît également que le développement des systèmes alimentaires dépend dans une large mesure du comportement des consommateurs dans les zones urbaines. M. da Silva a ainsi rappelé qu’environ 80% de tous les aliments produits dans le monde sont aujourd’hui consommés en ville. « Les consommateurs urbains peuvent donc constituer un point d’entrée très efficace pour promouvoir la transformation vers production agricole plus durable », a souligné le chef de la FAO.

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