Les Etats-Unis de nouveau en période de “shutdown”

Dès samedi, des administrations fédérales ne peuvent plus être financées, et devraient rester fermées ou réduire leurs activités. Le Congrès et la Maison Blanche ne sont pas parvenus à un accord sur le budget, notamment sur le financement du mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump.

Les Etats-Unis sont entrés samedi matin en période de “shutdown”, la paralysie partielle des administrations fédérales. Depuis samedi à 00h01 (05h01 GMT), des administrations ne peuvent en effet plus être financées. A l’origine de ce nouveau “shutdown”, l’échec des tentatives de compromis entre le Congrès et la Maison Blanche sur le budget, notamment sur le financement du mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump, l’une des principales promesses de campagne du président.

Une durée incertaine

La Chambre des représentants et le Sénat américain ont suspendu leurs travaux vendredi jusqu’à samedi à midi. Mais dès samedi, des administrations devraient rester fermées ou réduire leurs activités, et des centaines de milliers de fonctionnaires être placés en congé sans solde ou être forcés de travailler sans être payés. 

La durée de cette paralysie reste incertaine.
“Espérons que ce shutdown ne durera pas longtemps”, a déclaré Donald Trump dans une vidéo postée sur Twitter.
Mais les positions des derniers jours ont semblé très éloignées. Donald Trump exige, pour apposer sa signature au budget, l’inclusion d’une enveloppe de 5 milliards de dollars pour payer le mur. Ce que les démocrates refusent farouchement. Au Sénat, ne disposant que d’une majorité républicaine de 51 sièges sur 100, Donald Trump se heurte notamment à la majorité des 60 voix nécessaires pour l’adoption d’une loi budgétaire. Et les démocrates vont reprendre le contrôle de la Chambre en janvier -tandis que le Sénat restera républicain.

Donald Trump reporte ses vacances

Une fenêtre de négociations semble toutefois possible. Le président réclame qu’à défaut de ces 5 milliards pour son mur soit consacré un montant substantiel à la sécurité aux frontières. Il avait justement prévenu jeudi qu’il ne promulguerait pas un compromis de court terme du Sénat permettant de financer le gouvernement jusqu’au 8 février car il ne comprenait pas suffisamment de moyens pour le contrôle des frontières. 

Le milliardaire a reporté son départ prévu vendredi après-midi pour ses vacances de fin d’année à Mar-a-Lago, en Floride. 
“J’ai annulé mon voyage à bord d’Air Force One en Floride pendant que nous attendons de voir si les démocrates nous aideront à protéger la Frontière Sud de l’Amérique”, a-t-il tweeté environ un heure avant l’annonce de la suspension de séance de la chambre basse du Congrès américain.

Un contexte tendu

Ces discussions budgétaires, traditionnellement difficiles, s’achèvent souvent par des textes de financement temporaire du gouvernement. Mais les Etats-Unis ont déjà connu un “shutdown” de trois jours en janvier. Le précédent, en octobre 2013, avait été bien plus long, 16 jours, même s’il était loin du record de 21 jours de 1995-96. 

Cette fois, les parlementaires démocrates ont estimé que plus de 800.000 fonctionnaires fédéraux seraient affectés, sur un total de 2,1 millions. Des ministères importants seraient touchés dont ceux de la Sécurité intérieure, de la Justice, du Commerce, des Transports, du Logement et du Trésor. Ou encore celui de l’Intérieur, qui gère les parcs nationaux très visités pendant les fêtes, comme le Grand Canyon. 

Quelque 380.000 personnes devraient ainsi être mises au chômage technique, dont 95% des employés de la Nasa et du ministère du Logement, et 52.000 employés des services fiscaux. Près de 420.000 autres fonctionnaires, aux services jugés essentiels, devront travailler sans être payés dans l’immédiat, selon les démocrates: 150.000 employés du ministère de la Sécurité intérieure, dont dépend la police des frontières et des transports, et plus de 40.000 agents de la police fédérale (FBI), de l’agence anti-drogue DEA et de l’administration pénitentiaire. 

Ce nouveau “shutdown” intervient de surcroît dans un contexte déjà tendu, au lendemain de la démission du ministre de la Défense Jim Mattis  qui a sonné comme un coup de tonnerre et choqué beaucoup d’élus républicains. 
La Tribune.fr

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