L’affaire de l’utilisation des armes contre des civils au Yémen: L’Amnesty International et le Procureur de Paris à couteaux tirés

Le Procureur de Paris, M. Rémy Heitz, va décider très prochainement s’il lance des poursuites contre les journalistes qui ont osé exposer les mensonges du Gouvernement sur les ventes d’armes françaises dans les «Yemen Papers». L’organisation de Droit de la Défense des Droits humains, Amnesty International, ne se désarme pas non plus de son côté.

Le Procureur de Paris, M. Rémy Heitz, a du pain sur la planche.  L’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet  qu’il dirige et la convocation des journalistes par les services de renseignements français représentent, selon l’Amnesty International, des «atteintes inacceptables au secret des sources, à la liberté de la presse et à la liberté d’expression». «Les journalistes doivent pouvoir enquêter sans crainte de représailles», rajoute le Bureau de la communication de l’une des plus crédibles organisations de défense de Droits de l’Homme dans le monde. L’affaire tend à devenir un sujet d’actualité. «Nous demandons à Rémy Heitz de classer cette enquête sans engager des poursuites. Vous aussi, agissez avec nous pour l’interpeller», exige le Chef de la cellule de communication de l’Organisation.

En effet, depuis le mois de février dernier, la Direction Générale de la Sécurité intérieure (DGSI) du pays de De-Gaule a convoqué sept journalistes qui avaient récemment enquêté sur les ventes d’armes de la France à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis et sur l’utilisation de ces armes contre des civils au Yémen. Ces convocations font suite à l’ouverture de l’enquête préliminaire par le Parquet de Paris à l’encontre de ces journalistes. Mais, la procédure judiciaire semble avoir débordé le cadre respectant le statut journalistique. «Les interrogatoires qu’ils ont subis visaient essentiellement à leur faire révéler leurs sources : il s’agit d’une tentative de violation inacceptable du secret des sources, et d’une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression » déplore le bureau de l’AI.À l’heure où nous mettions cette information sous presse, plusieurs  dizaines de milliers de personnes en France et dans le monde avaient déjà  écrit à Rémy Heitz, Procureur de Paris, pour lui demander de classer immédiatement sans suite cette enquête préliminaire. Le Bureau de l’Amnesty International a aussi annoncé que, lors d’un rendez-vous tenu récemment, le Procureur a souligné que l’enquête préliminaire  arrivait bientôt à son terme. Alors, pour l’Amnesty International, un moment opportun  de maintenir la pression afin  que nos confrères  ne soient pas poursuivis et pour défendre la liberté de la presse dans le monde en général et en France au particulier.

 

C’est dans cette dynamique qu’une  série d’interpellations à l’endroit du Procureur de la République pour mettre fin à ces pressions continue. On lui demande de classer immédiatement cette enquête préliminaire qui arrive bientôt à son terme afin que les journalistes ne soient pas poursuivis et qu’ils puissent continuer à exercer leur métier sans crainte de représailles.

Seydou Konaté LE COMBAT

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