Vente clandestine d’alcool dans les Stations: un juteux business au Mali

S’il y a un business qui marche le plus au Mali, notamment à Bamako, c’est la vente clandestine de l’alcool et des boissons alcoolisées dans les grandes Stations-services, à travers «un mot de passe» ou « un code client ».

Un phénomène qui doit inquiéter aujourd’hui plus d’un, si l’on sait que la plupart des clients sont surtout des jeunes filles et garçons, des hautes personnalités et mêmes des femmes.

Les stations-services jouent un rôle indispensable dans le mouvement de circulation, car ce sont des endroits d’où les usagers se ravitaillent en carburant. En plus de la vente du carburant, et des lubrifiants, les grandes Stations-services sont dotées de garages pour le vidange des véhicules, et de boutiques dans lesquelles, on aperçoit en première ligne des biscuits, bonbons, lait et boissons non alcoolisées dans les frigos. Mais, on vend également de l’alcool et boissons alcoolisées dans presque toutes les stations-services, particulièrement celles des sociétés multinationales.

Certes, nous ne disposons pas de chiffres en termes de recettes provenant de la vente de l’alcool dans les grandes Stations-services, mais, nul n’ignore les conséquences de cette pratique dans un pays comme le Mali à plus de 90% de musulmans.

En réalité, les inconvénients de la vente clandestine de ces produits dans les stations-services c’est que certains usagers de la route rentrent dans les boutiques sans qu’il ne soit soupçonné, pour prendre leur dose et continuer tout bonnement leur chemin en état d’ivresse, comme si de rien n’était. Un comportement qui constitue une infraction pour les conducteurs, et un risque s’il s’agit d’un piéton.

Dans les boutiques de ces grandes stations-services, les buveurs se procurent de leur bouteille qu’ils camouflent, ou l’emballent dans de sachet noir et boivent tranquillement.

Le Mali enregistre chaque année des accidents de routes avec de nombreux blessés et tués. Selon les services de sécurité routière, 70 à 75% des accidents sont imputables à l’homme. Et la conduite en état d’ivresse n’est pas du tout négligeable.

Aujourd’hui, bon nombre de jeunes s’adonnent à la consommation de stupéfiants et de l’alcool.

Par ailleurs, selon les résultats des études du Centre de recherche d’analyses politiques économiques et sociales du Mal (CRAPES), l’usage nocif de l’alcool entraîne dans le monde 3,3 millions de décès chaque année, soit 5,9 % des décès.

En plus, l’usage nocif de l’alcool est un facteur étiologique dans plus de 200 maladies et traumatismes.

Est-ce la raison pour laquelle une enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2017 avait classé le Mali 40e sur 49 pays consommateur d’alcool en Afrique ? Même si cela a été démenti par les autorités du pays et certaines organisations islamiques.

Seydou K. KONE

Source: Bamakonews

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