Affaire de femme à Bamako: Pour 5000 fcfa, Yaro accepte de tuer Boubacar Tréta

À trois, ils cohabitaient dans une cour commune. L’un entretenait des relations intimes avec l’épouse du second. Et ce dernier a remis une somme de 5000 Fcfa au troisième pour ôter la vie de l’amant de son épouse.

Si tout se passe comme prévu, le nommé Bakary Goïta alias « Yaro » et son commanditaire Ousmane Traoré, tous âgés de la vingtaine, comparaîtront devant le Procureur de la République, près le Tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako pour répondre du crime de « meurtre » commis sur le quadragénaire Boubacar Tréta.

Les hommes du Commissaire divisionnaire Mohamed O. Keïta en charge du commissariat de police du 2è arrondissement du District de Bamako ont procédé à l’interpellation de deux criminels à Ouolofobougou-Bolibana, en Commune III du District de Bamako, il y a quelques jours de cela. Une histoire de femme serait à l’origine de cette infraction.
Les faits remontent au 16 décembre 2019. Ce jour-là, aux environs de 8 heures du matin, les éléments du commissariat cité plus haut ont été informés de la présence d’un corps sans vie d’un individu dans un garage à proximité du « Bar original » par un informateur anonyme.

Cette information a suffi au commissariat pour envoyer une équipe sur le terrain. Elle était conduite par le Sergent-chef de Police Ramatoulaye N’Doye. Sur place, les limiers ont constaté le corps d’un jeune homme gisant dans son sang. Le constat d’un médecin légiste conclut que le décès est intervenu quelques heures plutôt suite à ses blessures. Selon l’agent de santé, ces blessures sont occasionnées par un couteau. Le garagiste a identifié le défunt qui se nommait Boubacar Tréta. Il est âgé de 46 ans. Après les formalités, le corps a été déposé à la morgue du Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré.

Quelle cruauté ?
Émue et sidérée par cet acte abominable, cruel, inhumain, le Sergent cheffe a diligenté une enquête en vue de faire la lumière sur ce drame. L’enquête de la police a permis de mettre la main sur un colocataire du défunt. Interpellé le même jour aux environs de 19 heures, le suspect Bakary Goïta alias « Yaro » a été conduit au commissariat pour être auditionné.

Interrogé sommairement, le mis en cause a d’abord nié de fond en comble les faits qui lui sont reprochés. Il resta sur sa position jusqu’à l’arrivée d’un témoin à charge. Après une série alternée d’interrogatoires entre « le chargeur » et le « chargé », il ressort que le fameux témoin nommé Ousmane Traoré était le principal commanditaire de ce crime. Devant l’officier de police judiciaire (OPJ), Ousmane Traoré a affirmé avoir vu Bakary Goïta « Yaro » poignardé le défunt Boubacar Tréta.

Considérant les propos de Ousmane comme une trahison, Yaro a fini par expliquer les circonstances des faits. « C’est lui-même qui m’a remis la somme de 5.000 Fcfa pour écourter la vie de Boubacar Tréta, sous prétexte qu’il sort en catimini avec son épouse », a déclaré le nommé Yaro. « En plus, poursuit-il, c’est lui qui l’a surveillé, pour me filer la position exacte de la victime, après m’avoir remis l’arme du crime ». Le suspect a fait croire aux limiers qu’avant l’acte, ils (lui et Ousmane) ont convenu de garder le secret. Il ressort que le nommé Ousmane Traoré aurait tout prémédité. Il aurait appris par rumeur que sa femme avait une liaison avec le défunt Tréta. Ainsi, la nuit des faits, Ousmane a fait savoir à Yaro que la victime se trouvait à son magasin. Il a affirmé qu’il l’a poignardée en présence du commanditaire.

Ces déclarations accablantes ont poussé Ousmane à avouer que « le défunt sortait avec ma femme ». « Vu son gabarit, je ne pouvais pas l’affronter, j’ai décidé d’en finir avec lui ainsi », a déclaré le nommé Ousmane Traoré. Convoquée et auditionnée, l’épouse du témoin a reconnu que « le défunt m’avait effectivement approché pour me déclarer son amour. J’avais refusé dans un premier temps, mais j’ai fini par l’accepter, et il a une fois entretenu une relation intime avec moi dans un véhicule au garage ».

à la suite des investigations, il s’est avéré que le bourreau, son acolyte et le défunt étaient tous des voisins, des vigiles de magasins et de garages qui jouxtent le lieu du crime. L’enquête continue en attendant la clôture et la transmission du dossier au procureur de la République, près le Tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako. Il est à signaler que le nommé «Yaro » est un récidiviste qui avait récemment commis un cas similaire sur un site d’orpaillage traditionnel à la frontière guinéenne.

Yaya DIAKITÉ

Source: ESSOR

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