La sentence de la Caf est tombée: la Coupe d’Afrique des Nations ne sera pas reportée, elle se tiendra à date, dans un autre pays que le Maroc qui insistait sur le report de la compétition en raison de l’épidémie Ebola qui sévit principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Avec s’il vous plaît, cinq mille morts, dix mille infections dans ces trois pays et quelques foyers potentiels heureusement maîtrisés dans d’autres parties de l’Afrique. Issa Hayatou, le manitou du Caire a tranché.
Le Maroc mangera son chapeau, en en s’exposant à une amende et à la réparation des préjudices qui lui seront notifiés par le Tribunal arbitral du sport. Et les Lions de l’Atlas, l’équipe nationale du royaume chérifien est suspendue de la compétition. L’institution continentale du foot aura été ferme et la fermeté n’est pas une petite qualité dans une Afrique où tout se négocie : la loi, le code de la route, les diplômes et on en passe. En outre, l’opinion du continent sera sans doute du côté de la Caf, le foot étant devenu avec Lampedusa, l’opium de nos jeunesses paumées.
Mais tant pis pour l’Afrique. Et tant mieux pour le Maroc car le principe de précaution expliquant sa demande de report est d’autant plus responsable qu’elle ne remettait pas en cause la compétition mais la décalait pour mieux voir. Les pronostics de l’Oms sur l’expansion du terrible fléau qu’est le virus d’Ebola étaient, en effet, des plus sombres, il y a juste deux mois. Il se peut que la Can se joue aux dates fixées par la Caf sans les conséquences redoutées par Rabat.
Pourtant ici, ce ne sont pas sur les hypothèses hautes qu’il faut tabler mais sur le scénario-cauchemar. Hayatou et ses hommes n’écartent certes pas le schéma du report si l’épidémie prend plus d’ampleur et plus d’amplitude avant l’échéance. Mais le report devait tenir compte des impératifs des championnats européens où évoluent les joueurs africains, des annonceurs et surtout des comptes bancaires de la Caf.
Adam Thiam
Source: Lerepublicainmali