Avec la Minusma, le mensonge prend désormais la fâcheuse résistance de s’incruster dans les mœurs. Après le tweet fourbe et perfide qui lui a valu d’être expulsé du Mali, en voilà une autre série de tweets publiés ce lundi 25 juillet 2022 sur le compte officiel de la mission onusienne qui franchit la frontière du mensonge.
Habituée désormais à prendre ses aises avec la vérité, commentant les manifestations qui ont eu lieu ce week-end (samedi et dimanche 23 et 24 juillet) à Ménaka, sans comprendre rien à rien, la Minusma a décrété qu’il s’agissait de manifestations « de la population contre des éléments du MSA-D et GATIA qui ont dégénéré en actes de violence faisant 3 morts et des blessés, dont un bébé ».
Se donnant mensongèrement le beau rôle, la Minusma écrira sur son compte qu’une « patrouille du bataillon du Niger de la MINUSMA et des éléments des FAMa se sont rapidement rendu sur les lieux pour calmer la situation et protéger les civils, y compris au camp des déplacés ». Et se faisant passer pour une victime, la Minusma écrira que « les manifestants ont lancé des pierres contre les véhicules des Casques bleus, blessant un soldat et endommageant trois véhicules.
Les Soldats de la paix de la MINUSMA, avec les FAMa, ont poursuivi, dans le calme et la retenue, leur mission de Protection des Civils. Le dimanche 24 juillet, ils ont continué les patrouilles de sécurisation et de protection ».
Faux et archifaux. Comment les manifestants ayant maille à partir avec les «éléments du MSA-D et GATIA» vont-ils s’attaquer aux Casques bleus venus «calmer la situation et protéger les civils » en lançant des pierres contre leurs véhicules, blessant un soldat et endommageant trois véhicules ?
Dans une déclaration publiée hier sur les manifestations qui ont eu lieu ce week-end à Ménaka, les mouvements de la Plateforme fustigent cet éhonté mensonge de la Minusma et rétablissent les faits.
Les manifestants, constitués en partie de bacheliers de Gao et d’ailleurs, cherchant désespérément une escorte des FAMA pour regagner leurs domiciles, s’en étaient pris aux jeunes des mouvements armés postés devant un point de ravitaillement. Pour protéger leur position et dans un élan d’autodéfense, ceux-ci ont tiré des coups de sommations à la suite desquels une femme a été blessée malheureusement. S’en sont suivies des violences interciviles qui ont causé la mort de deux civils, dont l’un dans la soixantaine, sur le marché de Ménaka par des manifestants.
Après avoir présenté ses condoléances aux familles des disparus, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés, la Plateforme a exhorté les autorités à mener une enquête pour déterminer les circonstances et les responsabilités et a ensuite invité les Forces armées maliennes, la MINUSMA et les autorités régionales à participer au retour au calme.
Toutefois, c’est avec surprise et indignation que la plateforme, comme tout le monde, a pris connaissance via les réseaux sociaux d’une série de tweets de la MINUSMA indiquant que la manifestation était dirigée contre les éléments du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) et le GATIA.
Apportant un démenti catégorique et cinglant à cet autre mensonge, «la plateforme note également que la MINUSMA montre ses limites à obtenir de bonnes informations par le biais de faux tweets, car le plus simple est de voir qu’il n’y a pas eu trois morts ». Indiquant que ce type de communication peut nuire à la confiance qui existe entre les acteurs de Ménaka, la Plateforme souligne sa volonté, avec les forces armées maliennes (FAMa), de maintenir la pression sécuritaire autour de la ville de Ménaka pour empêcher les ravitaillements réguliers au profit de l’Etat islamique.
Et, pour mot de fin de l’histoire, les candidats au baccalauréat, constitués de plusieurs centaines de personnes, ont finalement été escortés par les forces armées maliennes et les mouvements de la plateforme pour sécuriser leur déplacement à Gao. Mais la Minusma ne faisait pas partie du convoi.
PAR ABDOULAYE OUATTARA
Source : Info-Matin