‘’Sans Détour’’ / Visites, déclarations… : Ça suffit Choguel, au travail !

Depuis le 7 juin 2021, Choguel Kokalla Maïga a définitivement quitté la rue pour s’installer à la Primature. Il devient ainsi le chef de la deuxième institution de la République : le gouvernement. Trois semaines après, le peuple l’attend impatiemment au travail, vu le reste de la période de la transition qui ne dépasse plus les huit mois. Au même moment, Choguel se lance dans une interminable visite de courtoisie avec des déclarations dont on ignore la suite.

 

Certes, le faisant, le Premier ministre se fait passer pour un homme de consensus, un vrai rassembleur, or personne n’a encore officiellement contesté sa nomination. Seulement, c’est son gouvernement qui ne semble pas être inclusif comme il l’avait lui-même promis. Malgré ce faux départ, la majeure partie du peuple pense aujourd’hui que c’est seulement les résultats qui comptent. Ce qui devrait être compris par Choguel comme un avertissement.

La vérité aujourd’hui, c’est que le Premier ministre doit arrêter ses ballades inutiles et aller rapidement à la besogne. Ses rencontres avec les anciens Premiers ministres ne sont rien d’autre que des campagnes médiatiques, à la limite une communication politique qui n’apporte rien de concret comme solution à la situation actuelle du pays. Sinon, comment comprendre qu’il aille demander conseils partout, y compris à celui-là même que son mouvement a accusé d’avoir mal géré le pays ! Le M5-RFP ne disait-il pas avoir tout prévu pour la gouvernance du pays ?

En ce qui concerne les rencontres avec les forces vives de la nation, c’est juste une perte de temps. Avant lui, le président de la Transition, Col. Assimi Goïta, avait déjà mené le même exercice en les recevant à Koulouba. Les conclusions de ces rencontres doivent pouvoir suffire pour orienter Choguel dans sa prise de décision sur la situation actuelle du pays. D’ailleurs, sauf mauvaise foi, rien ne doit lui être étranger. Lui qui connaît par cœur les maux du pays et les a toujours égrenés devant le public pendant les manifestations.

Une fois de plus, Choguel doit se rappeler que la solution aux problèmes du Mali ne se trouve pas forcément à Bamako, mais plutôt sur le terrain. Donc, s’il y a des visites à faire, elles devraient se faire à l’intérieur du pays. Il s’agit d’aller échanger avec les vrais protagonistes, connaître leurs préoccupations et y apporter des solutions durables dans les meilleurs délais. Aujourd’hui, si toutes les régions sont sécurisées, Bamako sera à l’abri et c’est le Mali qui en sortira grandi. Si l’administration signe son retour sur l’ensemble du territoire national, c’est le peuple qui en sera fier.

En termes clairs, les compromis politiques à Bamako ne pourront plus rien résoudre. Une chose est sûre, si rien n’est fait dans les meilleurs délais, les représentants des groupes armés signataires qui sont dans le gouvernement au nom de la paix et de la cohésion sociale, vont finir par quitter le navire ou alors ils seront, à leur tour, vomis par leurs propres communautés pour trahison. Parce qu’il faut comprendre qu’au nord comme au centre, des communautés continuent de souffrir sans soutien, ni assistance, et cela il y a déjà une décennie.

Choguel, la réalité du pouvoir, celle qu’on ignore ou qu’on feint d’ignorer à l’ombre de l’opposition, est là, crue et implacable. Il faut assumer avec responsabilité et détermination, sans faux-fuyants. Le temps est compté !

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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