Le 5 avril 2019 !

L’imam Mahmoud Dicko appelle ce vendredi 5 avril 2019 à une grande mobilisation à la symbolique Place de l’Indépendance. Des groupements politiques et certaines organisations de la Société civile ont appelé leurs militants et membres à se joindre à cette initiative. Le grand enjeu de ce vendredi 5 avril se situe donc au niveau de la mobilisation. 

Le président du Groupement des leaders religieux et spirituels du Mali, Ousmane Chérif Madani Haïdara, qui voulait organiser une journée de prière à la grande mosquée, presque à la même heure, a annoncé dans une déclaration l’annulation de cette activité pour préserver l’unité de la communauté musulmane.
Le principal initiateur de cette manifestation déclare n’avoir pas besoin d’une autorisation préalable de l’administration. Cela suppose que les organisateurs n’ont pas même daigné envoyer une correspondance au général-gouverneur du district de Bamako qui a publié, il y a plusieurs mois, un arrêté interdisant des manifestations sur certaines artères de la capitale.
Les positions sont tranchées. Les organisateurs de la manifestation de ce 5 avril veulent pousser le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et son gouvernement à la faute. Les faucons du régime voient là une occasion rêvée pour mater ceux qui sortiront ce jour pour manifester contre la gouvernance actuelle. Recourir à la force pour mater comme laisse croire l’aile dure du régime suivant les informations distillées par leur bataillon de mercenaires sur les réseaux sociaux serait la plus grosse bêtise que le Président IBK et son gouvernement devraient se garder de commettre.
Il faut prendre les dispositions nécessaires pour permettre à ceux qui veulent marcher d’exprimer librement leur ras-le-bol comme le cas de rassemblement pacifique à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko. Ces mouvements de foule comme celui à l’initiative du dignitaire religieux doivent être exploités positivement par l’équipe gouvernementale pour desserrer « l’étau international » autour du Mali.
Mais, au lieu de réfléchir dans ce sens et forger une convergence nationale pouvant permettre au pays de respirer, les pouvoirs publics paniquent et envisagent d’envoyer leurs «nouveaux chiens de garde» s’attaquer à des honnêtes citoyens fortement préoccupés par la situation actuelle de la nation dont le seul tort est de tirer la sonnette d’alarme.
Les actes que pose l’iman Mahmoud Dicko constituent des remparts contre les forces occultes de l’intérieur et de l’extérieur. Si les premières veulent continuer à jouir de leurs privilèges découlant de l’exercice de la puissance publique, les secondes ont pour but ultime d’anéantir au fur et à mesure l’existence du Mali.
Le Président de la République et son premier ministre devraient éviter tout recours excessif de la force contre des manifestants civils. Comme ils devraient se garder de toute atteinte à l’intégrité physique de l’Imam Dicko. Quant aux responsables en charge de la sécurité et ceux en charge du maintien d’ordre ils seraient avisés à leur tour d’éviter toute velléité de répression sauvage et barbare. En cas d’usage de la force, le Président IBK et son Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga seront tenus responsables devant l’histoire.
Il revient aussi aux organisateurs de faire preuve de responsabilité. Ils doivent s’abstenir de tout recours à la violence pour obtenir ce qu’ils veulent. Les Algériens manifestent pacifiquement depuis plus d’un mois contre le système incarné par le président Abdel Aziz Bouteflika qui jeté l’éponge face à la colère d’une rue plus que jamais déterminée. Il faut manifester pacifiquement jusqu’à ce que la cause soit entendue et que les incapables reconnaissent leurs limites.

Chiaka Doumbia

 Le Challenger

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