Entre Nous : Attention !!!

«Faut-il détruire la (notre) République ? À quel dessein ? L’appel à la destitution des fondements de la République pourrait ouvrir la voie à un vide dangereux que les partisans de cette anarchie ne seront pas capables de combler. Pensons aux conséquences de nos actes, quels que soient nos humeurs, nos postures ou nos intérêts. Qui est sûr de s’en sortir ? Qui a la garantie d’être à l’abri? Que Dieu préserve notre patrie!», postait le syndicaliste et militant des droits de l’homme, Aguibou Bouaré, le 3 mars dernier, sur sa page facebook.

 

Dans ce post, il fait allusion à la situation née de l’audition avortée de l’imam Mahmoud Dicko par le Procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune V du district de Bamako, suite aux propos que le dignitaire religieux a tenus le 29 février dernier, au Palais de la Culture.

L’imam Mahmoud Dicko a tenté de calmer le jeu en affirmant que ses propos ont été déplacés de leur contexte. Il joue à l’apaisement. L’ancien président du Haut conseil islamique réaffirme qu’il ne veut ni mettre le feu au Mali, ni s’associer à des gens qui veulent détruire notre pays. « Ils sont venus me dire que le Procureur veut m’écouter pour comprendre certains de mes propos. Je suis un citoyen qui n’est pas au-dessus de la loi. Si le Procureur m’appelle, je vais l’écouter. Ils ont finalement dit que la convocation a été retirée».

Dans la foulée de l’audition avortée de l’Imam Dicko, son porte-parole, Issa Kaou Djim, dont les propos ont été rapportés par «Ouverture Média» a appelé clairement à la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. «Au nom de l’imam Mahmoud Dicko, nous demandons à tous les Maliens de sortir massivement ce vendredi pour demander la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Le rendez-vous est pris pour ce vendredi 6 mars sur le Boulevard de l’Indépendance», a déclaré Issa Kaou Djim.

Ces propos d’Issa Kaou Djim sont pourtant clairs. La manifestation du vendredi a été reportée à la demande du Chérif de Nioro. Donc, calmons le jeu.

Nul ne saurait encourager la violence en ces moments d’incertitude et d’angoisse. N’ajoutons pas d’autres violences à celles déjà en cours. La sagesse veut que l’imam Mahmoud Dicko joue à l’apaisement. Le Mali est menacé de disparaître à jamais.

Ce pays vaut plus que le Président IBK et son régime. Le nord nous échappe. Le centre est en proie à des affrontements sanglants voire des tragédies au quotidien. La situation sociale est pourrie avec des grèves à répétition. Une petite étincelle suffirait à faire exploser la poudrière sur laquelle nous sommes assis. Faisons attention ! Mesurons les conséquences de nos actes ! Faisons en sorte que les bombes ne pleuvent sur Bamako par notre faute ! Evitons que l’horreur ne s’installe davantage dans le pays.

Il ne s’agit pas d’aimer ou de détester IBK et son régime. Si les choses se gâtent, le président IBK et sa famille ont toutes les chances de se mettre à l’abri, ici ou à l’extérieur. Rappelez-vous juste le festival des brigands qui ont ramassé le pouvoir par terre en 2012 !

Mettons en avant notre intelligence collective pour nous tirer d’affaire. Car, le plus gros mensonge consiste à faire croire aux populations que la situation dans laquelle se trouve le Mali, peut être résolue comme par un coup de baguette magique par un homme providentiel.

Chiaka Doumbia

Le Challenger

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