EDITORIAL: Le temps des actions

La mal gouvernance de la dernière décennie, avec son lot d’injustice, de corruption, de déprédation de des deniers publics… ainsi qu’avec son cortège impitoyable de violences inouïes ayant causé des milliers de morts et de déplacés, a fini par excéder la grande majorité des Maliens. L’intervention des Colonels pour parachever, selon leurs propres mots, les manifestations populaires du M5-RFP, fut accueillie avec soulagement. La gestion des affaires, qui connaîtra une “rectification ” le 24 mai 2022, a connu des fortunes diverses. La CEDEAO, qui a fait preuve, un moment, de compréhension à l’endroit de notre pays, a fini par se résoudre à prendre des sanctions disproportionnées contre notre pays, le 9 Janvier 2021. Au motif qu’un chronogramme détaillé du processus d’organisation des actions devant mener à des élections générales inclusives, transparentes et crédibles ne lui a pas été présenté, l’organisation sous-régionale a eu la main particulièrement lourde.

Ces très durs moments, vécus par notre pays avec stoïcisme, ont au moins permis au Malien lambda d’avoir le sentiment de retrouver sa ” dignité”. Et à des milliers de Panafricains de manifester leur solidarité.

Maintenant, est venu le temps des actions idoines pour nous sortir du bourbier de la crise économique. A charge donc pour les Maliens de se mettre ensemble afin d’élaborer un chronogramme réaliste qui tient compte des défis actuels.

Rien ne sert de persister dans la politique de l’autruche et dans la logique du déni de réalité.

Clairement, les conséquences de l’embargo pèsent de plus en plus sur le peuple. Tout, alors, doit être mis en œuvre pour écourter les sanctions. Le Mali n’a pas besoin de médiateur ni d’esprit « exogène » pour cela. Il nous suffit, entre Maliens, de produire de façon consensuelle un chronogramme.

En même temps, nous devons continuer de consolider les ponts de nos amitiés et non cheminer dans des logiques de bras-de-fer. Nous avons besoin des autres autant qu’ils ont besoin de nous. Pour conforter les actions vaillantes de nos FAMAs et éliminer le mal terroriste, nous devons maintenir tous nos partenariats sans rien céder de nos exigences de souveraineté.

Aucun pays ne se suffit à lui seul, n’en déplaise aux “experts et autres spécialistes” en tout.

Les temps sont durs, certes. Mais la porte de sortie de cette impasse est à portée de nos pas, si nous regardons dans la même direction.

 Qu’Allah veille sur notre Mali !

Hamidou Konaté 

 

 Source: Les Échos- Mali

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