Éditorial: Du concret

Les responsables du Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avaient rendez-vous, hier à Koulouba, avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Mais ils ont décliné l’invitation. Malgré la main tendue du chef de l’État depuis son adresse à la Nation du 14 juin dernier, les leaders du Mouvement ont opté pour la politique de la chaise vide.

Dans un communiqué rendu public hier, ils estiment que la proposition du président de la République de les rencontrer à quelques jours de leur manifestation prévue pour le vendredi prochain, «apparaît plus comme une manœuvre, qu’une volonté sincère de dialogue».

Ils persistent donc dans leur «demande de démission du président de la République» et rejettent toute idée de le rencontrer avant le rassemblement du vendredi.

Le jeu politique est clair : procéder à une démonstration de force avant de consentir à s’asseoir à la table de négociation. L’idée est habile et permet au M5-RFP de se présenter à d’éventuels pourparlers en position de force, auréolé de la légitimité d’une mobilisation impressionnante.

Les contestataires entendent ainsi mettre tous les atouts de leur côté pour, à défaut de la démission du président de la République – une revendication difficilement acceptable -, d’arracher des concessions qui leur permettront de jouer les premiers rôles dans un éventuel partage du pouvoir.

De son côté, le président de la République reste constant dans son offre de dialogue. Dans son discours à la Nation dimanche dernier, il a assuré avoir entendu la «colère» et les «cris» de nos concitoyens.

Pour montrer sa bonne foi, il a fait des annonces fortes, hier, lors de la rencontre avec les forces vives de la Nation (voir l’article ci-contre). Satisfaction des doléances des enseignants, engagement pour une solution rapide aux frustrations nées des dernières élections législatives, annonce d’un gouvernement d’union nationale ayant pour mission l’application des recommandations du Dialogue national inclusif… le chef de l’État s’est voulu concret dans ses réponses aux revendications.

Ces annonces vont-elles ramener le calme et contribuer à un climat propice au dialogue ? Wait and see.

Madiba KEITA

Source: L’Essor

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