Edito : Non, le problème n’est pas toujours l’autre !

Ah nous les Maliens, et si nous arrêtions d’accuser la Cedeao et les autres d’être à l’origine de nos multiples problèmes. C’est nous, les Maliens, qu’avons pondu une charte dans laquelle nous avons fixé le délai de 18 mois de la Transition. Et les autorités de la Transition ont juré ici de respecter ce délai de 18 mois de la transition devant Dieu et le monde entier. Et ce sont eux qui accusent aujourd’hui la Cedeao de nous imposer les élections. Ayé Sabali.

 

Le principal problème dans ce pays c’est le non-respect de nos textes et de nos engagements. Et c’est à tous les niveaux. Le Mali n’a pas été appelé ou encore forcé d’intégrer cette organisation sous-régionale. Le Mali est l’un des pères fondateurs de la Cedeao, portée d’ailleurs sur les fonts baptismaux sur son sol. Alors, au lieu de continuer avec des critiques stériles sans cesse pourquoi ne pas réclamer plutôt le retrait du pays de la Cedeao ?  A ce que je sache, on n’est pas obligé d’y rester. Vous ne pouvez pas vouloir rester dans une organisation, et de surcroit membre fondateur, et s’opposer à l’application de ses règles sur vous. Ça manque quand même de logique. Toujours la Cedeao, encore la Cedeao et toujours la Cedeao. Opposée farouchement contre un coup de force, la Cedeao veille simplement à ce que les autorités de la Transition respectent leur engagement de respecter le délai de la Transition qui sera sanctionné par la tenue des élections présidentielles crédibles et inclusives.

Il est important de rappeler au colonel putschiste président de la Transition  Assimi Goïta qu’en matière de respect de la loi et de nos engagements, le bon exemple doit toujours venir du sommet comme le disent les Bamanan “Kami bè a niémogo ton flè” !

Alors Assimi, respectez votre parole donnée et surtout n’écoutez les paroles de votre bouillant PM Choguel, spécialiste du double langage, qui travaille d’arrachepied à une prolongation de la durée de la Transition. Je pense qu’il est temps pour Assimi de sortir de son silence de carpe pour clarifier sa position sur la tenue des élections à la date indiquée. D’autant plus que son Premier ministre, lui, tient des propos qui tendent vers une prorogation.

Assimi vous êtes dans une position non de berger conduisant un troupeau, mais plutôt un conducteur de “Sotrama” ou de “Duruni” lié à leur passager par un contrat (tarif, itinéraire, etc.). Le chauffeur que vous êtes est tenu de conduire le véhicule suivant l’itinéraire fixé (18 mois de délai), autrement les passagers ne manqueront pas de réagir. D’ores et déjà, des voix s’élèvent contre toute tentative de prolongation de la durée de la Transition.

A mon humble avis, l’acte de révolte récente des soldats intervenu à Boni est le signal d’une bombe à retardement que le président colonel Assimi et acolytes doivent prendre très au sérieux avant qu’elle n’explose. La Transition est dans une impasse totale. Se résoudre à ne pas le prolonger peut désamorcer cette bombe. A bon entendeur salut !

Aliou Touré

Source : Le Démocrate

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