Aguibou Bouaré: ‘‘ne banalisons pas le moindre discours de haine !’’

‘’Ça n’arrive pas qu’aux autres’’ ! Faisant sien cet adage, ce défenseur des droits de l’homme au détour d’un séjour au Rwanda, où il a participé à l’atelier régional sur les Mécanismes de Prévention de la Torture, du 16 au 18 octobre 2019, nous invite à inviter nos compatriotes, à prier pour notre patrie, à proscrire la HAINE.

Sur invitation de l’Association pour la Prévention de la Torture (APT) ayant son siège à Genève, la CNDH MALI a participé à un atelier régional sur les Mécanismes de Prévention de la Torture à Kigali, du 16 au 18 octobre courant.
Ce forum, ayant réuni les Représentants du Mali, de l’Afrique du Sud, du Sénégal, du Burkina, du Cap Vert, de l’Île Maurice, du Togo, de Madagascar, du Rwanda, de la Tunisie, de l’Égypte, de la Mauritanie, avait pour objet, entre autres, d’échanger sur les bonnes pratiques des différents mécanismes, en matière de prévention de la torture dans les lieux de privation de liberté.
Pour mémoire, la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants sont strictement interdits, et aucune dérogation n’est admissible dans la protection du droit fondamental à n’y être pas soumis.
En marge de cette rencontre internationale, nous avons eu la chance de visiter le MÉMORIAL DU GÉNOCIDE à KIGALI où les restes de 250 mille personnes reposent dans plusieurs fosses communes contiguës.
À l’origine de cet holocauste, de ce génocide, la HAINE conçue, entretenue, distillée, exacerbée par des autorités et des individus, n’ayant certainement pas imaginé l’ampleur que les conséquences de leurs agissements et paroles pourraient prendre.
J’ai eu l’insigne honneur d’être désigné, avec les 2 vice-présidents du RWANDA et du BURKINA, pour le dépôt de la gerbe de fleurs sur la tombe des victimes estimées à plus d’UN MILLION à ce jour (les découvertes de restes continuent toujours malheureusement).
Au moment de déposer la gerbe, j’ai eu des frissons, et j’ai aussitôt pensé à mon pays, à la crise multidimensionnelle qu’il traverse en ce moment, à certains DISCOURS HAINEUX qui s’y tiennent sans que les auteurs réalisent forcément les CONSÉQUENCES. La peur au ventre, j’ai aussitôt commencé à prier, convaincu, que je suis, que cela n’arrive pas qu’aux autres.
J’ai eu davantage peur, lorsque le Vice-président de la CNDH du RWANDA m’a confié que lors de son passage au Mali dans les années 2002, il enviait tant notre Grand Mali qui paraissait à ses yeux comme un véritable havre de paix, un modèle de démocratie, et qu’il est très peiné aujourd’hui par la crise que notre pays traverse aujourd’hui.
Prémonition ?
À Dieu ne plaise !
Il m’a utilement conseillé, de conseiller à mes compatriotes de ne jamais BANALISER les discours de HAINE. Je n’arrête pas d’y penser !
Convaincu de mes limites, je souhaiterais, à mon tour, vous inviter à inviter tous nos compatriotes, à prier pour notre patrie, à proscrire la HAINE, le discours de la HAINE et tout ce qui pourrait les susciter dans notre pays, en Afrique et partout dans le monde.
Une occasion encore de vous impliquer dans la protection et la promotion des Droits humains, car le premier des Droits de l’homme est le DROIT À LA VIE art. 1er de notre Constitution, art. 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
La Protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée.
Nul ne se sauvera seul.
Dieu préserve notre PATRIE !
(posant au milieu des 2 vice-présidents)

AGUIBOU BOUARE

Source: info-matin

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