27ème sommet Afrique France au Mali : Le défi de la mobilisation sociale

Le Mali s’apprête à accueillir les chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et de France dans le cadre du sommet Afrique –France, dans un contexte économique et social particulièrement tendu à cause de la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis 2012 à nos jours et se manifestant par la recrudescence de l’insécurité et la détérioration du climat politique et social. Comment réussir, dans ces conditions, un sommet généralement très critiqué par l’opinion africaine ? Le défi est donc énorme. Mais, impossible n’est pas malien.

comité national organisation sommet france afrique

Le sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique, tenu en décembre 2013 a désigné le Mali, organisateur du 27ème sommet Afrique-France. Un honneur pour le Mali et son président Ibrahim Boubacar Kéita fraichement élu à la tête du pays à l’issue des premières élections post conflit organisées en 2013. Certains, à cet instant précis, ne croyaient pas en la capacité des Maliens de relever le défi de l’organisation vu que les plaies de la crise sont encore saignantes et les esprits encore très éprouvés. Et pire, l’insécurité gagne du terrain et rend toute initiative de rassemblement de masse, très problématique pour les forces de sécurité et leurs alliés. C’est alors que l’on commence à murmurer le retrait de l’organisation du sommet au Mali au profit d’un voisin jusqu’à ce que le président de la République, en personne, mette fin à cette campagne de dénigrement en rassurant que le Mali sera fin prêt pour le jour J.

Nous sommes à quelques jours du sommet et tout semble, en effet, prêt. Le Comité National d’Organisation du Sommet Afrique-France a abattu un travail au regard des différentes réalisations effectuées à travers un Plan dénommé « Plan stratégique et opérationnel de l’organisation du sommet Afrique-France 2017 » dont l’esprit s’appuie sur la mobilisation sociale à l’occasion du sommet.

Pour cela, le CNOSAF s’est voulu innovant afin de créer le maximum d’engouement populaire autour du Sommet. Il s’agit plus spécifiquement de « faire de la dynamique de l’organisation dudit Sommet, un accélérateur de développement du pays et un catalyseur de l’amélioration des conditions de vie des Maliens et des Maliennes ; replacer diplomatiquement le Mali dans le concert des Nations comme puissance diplomatique régionale et conforter la destination Mali au niveau de l’opinion internationale ; garantir aux participants de bonnes conditions d’accueil, de sécurité, de séjour et de travail, conformément au respect des normes environnementales et sécuritaires les plus élevées ».

La tenue du Sommet Afrique-France, généralement, ne rencontre pas l’assentiment des populations africaines qui y voient une grand-messe entre la France et leurs anciennes colonies dont l’objectif est tout sauf la prise en compte des préoccupations des populations à la base. De ce fait, elles se tiennent éloignées du Sommet et ne se sentent nullement concernées par de telle rencontre.

L’organisation du 27ème sommet au Mali, prend en compte cet aspect. Le Plan stratégique et opérationnel de l’organisation du sommet Afrique-France 2017, est un véritable outil de développement qui devra permettre au Mali et à ses populations d’avoir des retombées positives du sommet Afrique-France. Un plan de développement élaboré sur une année (juin 2016 à mai 2017) qui touche tous les aspects : santé, environnement, emplois, culture, infrastructures, tourisme et hôtellerie etc. Le président « IBK » souhaite que ce Sommet soit mis à profit pour la réalisation de projets spéciaux pour les populations afin qu’elles se sentent concernées par la grande rencontre des Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique et de France qui se tiendra dans notre pays du 13 au 14 janvier 2017.

Pour l’instant, le pari est en passe d’être gagné car, depuis quelque temps, Bamako a changé de visage par la réalisation d’infrastructures routières, les journées d’assainissement pour « Bamako propre », la mise en œuvre de micro projets dont l’impact devra perdurer même après le Sommet.

Tièmoko Traoré

 

Source:  Le Pouce

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