ZLEC : LES ENJEUX ET DÉFIS EXPLIQUÉS AUX HOMMES D’AFFAIRES

La Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel a organisé, mardi, une séance 
d’explications à l’intention des opérateurs économiques maliens sur les opportunités pour notre pays du processus de libéralisation progressive des espaces 
économiques de notre continent

A cet effet, la Misahel a organisé, en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), une conférence-débats sur la Zone de libre échange économique continentale (ZLEC), dont le traité constitutif a été adopté à Kigali en mars 2018. L’ouverture de la rencontre a été présidée par le ministre de l’Intégration africaine, Me Baber Gano. C’était en présence du Haut représentant de la Misahel, Pierre Buyoya et du président de la CCIM, Youssouf Bathily. On notait la présence de plusieurs diplomates africains, d’hommes et de femmes d’affaires de notre pays.
Cet événement s’est tenu en prélude à la célébration de la Journée de l’Afrique, fêtée le 25 mai de chaque année. Il répond aussi à une recommandation formulée lors de l’édition 2018 de cette Journée. En effet, il avait été demandé d’informer les acteurs économiques du pays sur le processus de négociation de la ZLEC, ses enjeux et défis pour le secteur privé national, en vue d’une meilleure appropriation nationale. Et de voir aussi les mesures éventuelles à prendre afin de pouvoir tirer profit de cette ouverture des marchés entre pays africains.
Pour ce faire, le conférencier Modibo Keïta, expert en commerce international, a expliqué aux opérateurs économiques les raisons du choix politique de la libéralisation des échanges commerciaux à l’échelle continentale. Pour l’ancien directeur général du commerce et de la concurrence, les causes s’expliquent par le très faible niveau de transformation de nos produits et des échanges entre nos Etats. Pays qui produisent des matières premières destinées à l’alimentation des industries d’autres continents. Or, en transformant sur place nos productions nationales, nous ajouterons de la valeur nécessaire à la création de richesses et d’emplois pour les jeunes, a argumenté celui qui a participé à toutes les étapes des négociations sur la ZLEC au nom de notre pays.
Pour également éclairer davantage la lanterne des acteurs économiques, M. Keïta a présenté, dans les détails, les schémas de libéralisation des échanges : la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires.
Une démarche informative et participative saluée par le président de la CCI. La bonne information est, de l’avis de Youssouf Bathily, la condition du succès dans les affaires. Il a toutefois réitéré sa demande visant à mener des études pour approfondir l’impact de la ZLEC sur l’économie nationale, avant d’assurer de l’engagement du secteur privé national à soutenir la Commission nationale des négociations commerciales en vue de garantir la participation effective de ses représentants au processus d’élaboration des positions de négociations du Mali.
Me Baber Gano a reconnu que le secteur privé est le plus concerné par cette vision qui permettra de «sortir l’Afrique de sa balkanisation et de sa marginalisation». Pour le ministre de l’Intégration africaine, il est temps que les «richesses fabuleuses» du contient profitent à ses ressortissants, à travers une transformation structurelle de nos économies et une grande résilience face à la mondialisation.
Un tel défi ne peut être, selon lui, relevé que par le secteur privé à travers l’accélération de l’industrialisation de nos pays et une meilleure insertion de nos produits transformés sur le marché international. D’où la nécessité pour toutes les parties prenantes de s’approprier le contenu de la ZLEC, afin de tirer le plus de profit possible de ce projet «phare de l’agenda 2063 de l’Union africaine, cher aux dirigeants du continent», a souligné le ministre de l’Intégration africaine.
Pour sa part, le haut représentant de la Misahel a, après rappel historique de la ZLEC et de ses objectifs, invité les hommes d’affaires à s’en accommoder dès le départ. En suivant les processus de négociations et faire des suggestions, a recommandé Pierre Buyoya. Afin, selon lui, de rester informés des enjeux de cette politique sur leurs business.

Cheick M. TRAORÉ

Source: L’ Essor- Mali

Suivez-nous sur Facebook sur