Suspension du Mali de L’AGOA : Quel impact sur le commerce national?

L’Éthiopie, la Guinée et le Mali devraient, dans quelques semaines, ne plus bénéficier pour leurs produits d’un accès au marché américain. La Maison Blanche a l’intention de retirer ces trois pays de la liste des bénéficiaires de l’AGOA, la loi américaine pour la croissance et les opportunités africaines.

 

Selon les confères de RFI, c’est dans une lettre au Congrès que Joe Biden avertit les parlementaires américains de son intention d’exclure l’Éthiopie, la Guinée et le Mali de l’AGOA.

Pour l’Éthiopie, où la rébellion au Tigré est sévèrement réprimée dans le sang, le président américain dénonce des violations brutales des droits de l’homme internationalement reconnus.

En ce qui concerne la Guinée, il est reproché aux autorités de Conakry de ne pas garantir l’État de droit et le pluralisme politique.

L’absence de pluralisme et de respect de l’État de droit sont également évoqués pour le cas du Mali, qui ne s’occupe pas, selon la Maison Blanche, des violations des droits de l’homme sur son territoire. À cela s’ajoute aussi pour les autorités de Bamako le non-respect des droits des travailleurs internationalement reconnus.

L’AGOA est une loi qui régit les relations commerciales entre les pays africains bénéficiaires et les États-Unis. Son but est de soutenir l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain s’ils suivent les principes de l’économie libérale.

Lancé au début des années 2000 sous la présidence de Bill Clinton, l’AGOA exempte la plupart des exportations des pays africains de frais de douane américains. En contrepartie, les pays concernés doivent améliorer leurs réglementations en matière de droits humains et de conditions de travail.

La liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans et l’Éthiopie, la Guinée et le Mali doivent en être exclus le 1er janvier prochain. Mais la Maison Blanche précise qu’elle va continuer à évaluer les éventuels progrès faits sur ses sujets de préoccupation.

Quel impact sur le commerce du Mali

Selon El Hadj Lanfia Camara, président du comité AGOA-Mali, interrogé par les confrères de Studio Tamani,  l’impact n’est pas aussi nuisible que ça. Ça se passe ainsi à chaque fois qu’il y a rupture constitutionnelle dans un pays bénéficiaire de cette loi, a-t-il précisé.

Le comité AGOA-Mali (African Growth and Opportunity Act) dit ne pas être surpris de cette sanction. Celle-ci a d’ailleurs traîné par rapport à celle de 2012, lors du coup d’État, ajoutent ses responsables. Ils précisent que les exportations concernent surtout les produits artisanaux, pour le cas du Mali, le comité souligne aussi que le volume de des exportations avoisine 300 millions de francs CFA par an.

Pour l’économiste Modibo Mao Macalou, il  indique que les sanctions sont purement psychologiques, car le commerce entre les États-Unis et des pays comme le Mali ou la Guinée est moindre. Mais il pourrait y avoir des conséquences diplomatiques, prévient-il.

Rassemblées par Fabrice Abdoul

Source : Plume Libre

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