Subventions d’intrants agricoles et insécurité alimentaire : le ministre Nango Dembélé convainc les députés

Les honorables Amadou Araba Doumbia et Ahmada Soukouna ont adressé des questions orales au ministre de l’Agriculture. Des questions relatives aux problèmes de gestion des subventions d’intrants agricoles et à l’insécurité alimentaire. C’était lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale du jeudi 10 mai.

Cette interpellation du ministre de l’Agriculture intervient à quelques jours du début de  l’hivernage  et du démarrage effectif de la campagne agricole 2018- 2019. Le ministre a été interpellé, simultanément, par  l’honorable Ahmada Soukouna et l’honorable Amadou Araba Doumbia  sur  des aspects importants relatifs à la gestion de la campagne agricole et à la sécurité alimentaire. C’était au cours de la séance plénière de l’Assemblée nationale du 10 mai.

Au cours cette séance de questions orales, le ministre  de l’Agriculture n’a pas manqué d’arguments pour convaincre les députés interpellateurs et l’opinion publique nationale de la bonne organisation de la campagne qui s’ouvre.

Combien d’hectares  sont exploités par les exploitants familiaux  et combien sont exploités par les opérateurs économiques ? Pouvez-vous nous expliquer les procédures par lesquelles sont gérées les subventions agricoles  au Mali ? Comment est organisée la filière engrais au Mali ? Combien l’Etat paye  les engrais avec les fournisseurs pour cette campagne ? C’était, entres autres, les principales questions qu’a adressées l’honorable Amadou Araba Doumbia au ministre de la l’Agriculture. Des questions auxquelles le ministre a apporté des réponses claires et concises.

Selon le ministre de l’Agriculture, environ  6,50 millions d’hectares sont  exploités au Mali, soit un peu plus de 15% de la superficie totale cultivable au Mali. Les  exploitations familiales occupent l’essentiel de ces superficies et  le reste est occupé par d’autres exploitants dont  des opérateurs économiques.

A noter que les débats étaient houleux entre l’honorable Doumbia  et le ministre sur la question  récurrente des subventions des intrants agricoles. Cela s’explique par  le fait  que ce sujet est très souvent à la base de scandales financiers, surtout à la veille des campagnes agricoles. Cette année, rien de grave n’a été encore signalé, mais en adressant des questions orales au ministre de l’Agriculture, les députés Amadou Araba Doumbia et Ahmada Soukouna  voudraient  s’assurer que des dispositions idoines  sont prises pour garantir le bon déroulement de la campagne agricole 2018-2019 qui démarre.  Par rapport aux différentes préoccupations évoquées, Dr. Nango Dembélé a été on ne peut plus franc : «mettre suffisamment d’engrais subventionnés et de la bonne qualité à la disposition des agriculteurs, est ma préoccupation principale et celle du président de la République».

Dans le plan de campagne 2018-2019, plus de 48 milliards  FCFA  étaient prévus, mais au finish, ce sont 36 milliards FCFA qui seront injectés dans les subventions des intrants agricoles afin de permettre aux paysans d’accéder aux engrais de qualité et à moindre coût.  Toutes les mesures sont prises pour que la fourniture des engrais se fasse dans les conditions les meilleurs.

Le ministre de  l’Agriculture a saisi l’occasion pour expliquer les critères de sélection des fournisseurs agréés des engrais subventionnés. Ces critères de sélection, a-t-il ajouté, sont basés sur l’ancienneté, la capacité financière du fournisseur et l’occupation du terrain.

Mais le député interpellateur a suggéré au ministre un autre critère basé sur la qualité des engrais à fournir. Aussi, l’honorable Doumbia  a proposé au ministre de repenser la politique des subventions agricoles au Mali. Dr. Nango dit avoir pris note.

Notons que l’essentiel des questions de l’honorable Ahmada SouKouna, avait trait à l’insécurité  alimentaire qui touche plusieurs localités du Mali, à la quantité des vivres en stock dans les magasins de l’Etat   et  surtout aux critères de  distribution des céréales aux populations sinistrés.

En sa qualité d’ancien patron du Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA),  le ministre n’a pas eu de peines pour convaincre l’honorable Ahmada Soukouna.

Après avoir reconnu que la situation alimentaire est préoccupante dans certaines localités à cause de l’arrêt précoce  des pluies, le ministre a assuré que  le gouvernement est en train prendre des mesures appropriées  pour contrôler la situation. A en croire Dr. Nango, il y a suffisamment de céréales disponibles pour prendre en charges les 3 millions de  Maliens qui seraient dans le besoin alimentaire cette année.

A ce jour, environ 38 000 tonnes de céréales sont disponibles dans des magasins de l’Etat pour couvrir les besoins alimentaires des populations dans le besoin. Selon le ministre, dans la distribution des vivres aux populations en situation d’insécurité alimentaire, c’est méthode SAP qui est utilisée dans l’ensemble des pays du Sahel, laquelle méthode prévoit 230 KG par personne et par an. Ce principe, aux dires du ministre, sera respecté lors des interventions du Commissariat à la sécurité alimentaire.

Dr. Nango Dembélé de rappeler que le gouvernement utilise deux types d’interventions : la distribution gratuite des vivres et la distribution subventionnée. Depuis quelques mois, le ministère de la Solidarité et l’Action humanitaire a distribué une grande quantité de vivres dans des localités en difficultés alimentaires. Aussi, des dispositions particulières sont en train d’être prises par le gouvernement pour venir en aide aux populations qui ont tout perdu dans le Centre du pays suite à la crise sécuritaire qui y prévaut.

L’honorable Soukouna s’est dit édifié et rassuré par les explications du ministre de l’Agriculture auquel, il a demandé de doubler d’efforts afin que la population malienne puisse manger à sa faim. Et cette requête ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd.

Rappelons que pour la campagne agricole 2018-2019, il est prévu une production céréalière de 10 millions de tonnes et 750 000 tonnes de coton graines. Toutes choses qui ont  fait du Mali premier producteur du coton en Afrique. Le Mali entend maintenir ce cap et se hisser prochainement comme  premier pays producteur de céréales. Cet objectif, a indiqué Dr. Nango Dembélé, est réalisable. Si et seulement si la pluie est au rendez-vous.

La rédaction

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