L’ONG internationale Sasakawa Africa Association (SAA) a célébrée hier ses 35 ans d’existence, dont 25 années de présence effective au Mali. Une manière de rendre hommage à ses trois fondateurs : le philanthrope japonais Ryoichi Sasakawa, Dr Norman Borlaug et l’ancien président américain Jimmy Carter.
Le ministre du Développement rural, Modibo Keïta, a présidé l’événement. C’était en présence de la directrice-pays de la SAA, Dr Sokona Dagnoko Sissoko, de la représentante de la présidence de la République, Mme Fatoumata Sacko Bocoum, de l’ambassadeur du Japon au Mali, Daisuké Kuroki.
Le rêve des pères fondateurs de SAA était de faire de la révolution verte une solution durable à la crise alimentaire qui sévit en Afrique, notamment la famine qui a frappé la Corne de l’Afrique au début des années 1980, selon la directrice-pays de SAA.
Selon Dr Sokona Dagnoko Sissoko, il s’agissait pour ces trois personnalités d’intensifier l’agriculture à travers l’utilisation des variétés améliorées mises au point par la recherche scientifique, des bonnes semences combinées aux bonnes pratiques agricoles, à la mécanisation, à l’utilisation des engrais et à la gestion de l’eau et de la fertilité des sols. L’atteinte de cet objectif passe par le renforcement des capacités des petits agriculteurs qui constituent la majorité des producteurs en Afrique et leur accompagnement sur le terrain, a ajouté la directrice-pays de la SAA.
Elle a rappelé les acquis de son organisation au Mali et en Afrique. Plus de 10 millions de producteurs ont été formés aux bonnes pratiques agricoles en Afrique dont 58% au Nigeria, 30% en Éthiopie, 11% en Ouganda et 1% au Mali, principaux pays partenaires de SAA. Plus de 6.000 professionnels de la vulgarisation agricole ont été formés, dont 600 au Mali, en partenariat avec 30 universités et collèges d’enseignement agricoles partenaires dont quatre au Mali, a expliqué Dr Sokona Dagnoko Sissoko.
Les rendements ont augmenté de 36 à 90% dans les pays d’intervention de SAA, dont 83% au Mali. Les pertes post-récoltes des producteurs participants au programme ont été réduites de 16 à 55%, dont 25% au Mali. 404 unités de transformation agricole ont été mises en place au Mali au profit des femmes. 1.750 coopératives et groupements de producteurs maliens étaient liés aux marchés à travers les ventes groupées, le warrantage et l’agriculture contractuelle.
Les producteurs liés aux marchés ont pu vendre plus de 70.000 tonnes de produits. 115 groupements de femmes ont été nommés dans le domaine de l’entreprenariat et 120 jeunes, dont 25% de femmes sont en cours de formation et d’assistance technique et financière dans le domaine de l’entreprenariat agricole. Selon elle, le défi reste la pérennisation et la mise en échelle de ces succès réalisés dans les zones d’interventions de SAA.
De 1996 à 2021, plus de 12 milliards de Fcfa ont été investis au Mali, au compte du seul programme de transfert de technologies auprès des producteurs sans compter le volet de la formation sanctionnée par un diplôme, a noté le ministre du Développement rural.
«Pendant cette période, le programme d’intervention de Sasakawa a beaucoup évolué, passant par la gestion de la fertilité des sols, les caisses rurales d’épargne et de prêt, le transfert de technologies, la mise en place des Niétakènè ou centre de développement villageois, la formation diplômante en vulgarisation agricole», a énuméré Modibo Keïta.
Au-delà de la promotion à grande échelle du maïs Dembagnouma dont certains utilisateurs ont fait plus de 7 tonnes à l’hectare et des variétés de riz Nerica en culture pluviale, Sasakawa a co-initié l’organisation de la Bourse nationale aux céréales en 2006 et de la Bourse nationale des semences en 2008, a rappelé le chef du département en charge de l’Agriculture.
De nos jours, a indiqué Modibo Keïta, ces deux évènements se sont inscrits parmi les activités phares du secteur du développement rural au Mali. Ils permettent aux acteurs nationaux et internationaux de tisser des liens de collaboration, d’échanger leurs expériences et savoir-faire, etc.
Makan SISSOKO
Source : L’ESSOR