Sans Tabou: cherté de la vie, où est l’autorité de l’État ?

Depuis des mois, la cherté de la vie au Mali est un sujet au centre de tous les débats. Les populations nourrissent l’espoir de voir le bout du tunnel pour sortir définitivement de cette situation difficile, mais les promesses des autorités restent sans effets. Malgré les beaux discours et les assurances données à la pelle, le situation persiste et le citoyen lambda ne sait plus à quel saint se vouer. Pour le cas exprès du ciment, le ministre de l’industrie avait promis que les prix seraient revus à la baisse dès ce lundi 28 mai. Malheureusement, sur le marché, le prix est toujours en hausse. Où est donc l’autorité de l’État ?

 

Un proverbe dit : ‘’Quand le bâtiment va, tout va’’. Cela s’explique par le fait que beaucoup profitent de ses activités. Dans le secteur des BTP, c’est toute une chaine d’activités qui constituent le gagne-pain de milliers de citoyens. Le ciment est une matière première très utilisée dans le secteur des BTP. Une augmentation du prix du ciment entraine automatiquement l’arrêt des chantiers et, par ricochet, la mise en chômage de milliers de travailleurs. Beaucoup de commerçants, en gros et en détail, y trouvent leur compte quand les chantiers de construction sont en marche.
C’est pourquoi, l’annonce de la baisse du prix du ciment avait suscité de l’espoir chez beaucoup de Maliens. Malheureusement, c’est juste de la poudre aux yeux. Dans les marchés, les prix restent presque les mêmes. Quatre jours après la date indiquée, le prix du ciment n’a pas connu de diminution comme annoncé.
Il y’a quelques mois, la tonne du ciment (importé comme local) se vendait à 90.000 FCFA. Mais, actuellement, il est cédé à 115.000, voire 125.000 F CFA, dans certains magasins. Le sac de 50 kg varient entre 6 000 et 6 250 FCFA.
Pour trouver une solution, le ministre de l’Industrie et du commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a rencontré, le jeudi dernier, les producteurs de ciment, les importateurs, les grossistes et les revendeurs, pour discuter du sujet.
La rencontre s’est soldée par un accord entre les acteurs.
Les industriels se sont engagés à fournir le ciment local au prix indicatif plafond, à l’usine, à 87 500F, la tonne.
À partir du lundi 28 juin, le prix à la consommation devrait être de 95 000 FCFA la tonne.
Quant au ciment importé, la tonne devrait être cédée à 100 000 FCFA. Mais, apparemment, cet accord est resté au stade de l’effet d’annonce.
Face à cette situation, les autorités de la Transition sont interpelées. Une chose est de prendre des décisions, une autre est de se donner les moyens pour qu’elles soient appliquées. Après l’accord conclu avec les producteurs de ciment, les importateurs, les grossistes et les revendeurs, le ministère de l’Industrie et du commerce et la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence devraient se donner les moyens pour que les prix indiqués soient respectés sur le marché.
Mais, en lieu et place de l’espoir suscité après l’annonce de la baisse du prix du ciment, c’est le désespoir total.
Les autorités sont interpellées pour trouver une solution efficace à cette cherté de la vie qui frappe de manière aiguë et de pleins fouets le peuple malien dans presque tous les secteurs de l’économie.

PAR MODIBO KONÉ

Source : INFO-MATIN

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