Produits de grande consommation : Batterie de mesures pour la stabilisation des prix

Le gouvernement a déjà procédé à la suspension de la TVA applicable à l’importation et aux achats locaux de graines de coton. Les discussions sont en cours avec les acteurs d’autres filières afin de maintenir les produits à des prix abordables pour les consommateurs

 

Le gouvernement de Transition semble résolument déterminé à amoindrir les effets de la crise sanitaire sur les consommateurs en palliant la hausse du prix de certaines denrées de première nécessité. Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des investissements a, dans cette optique, annoncé des mesures de stabilisation, notamment la suspension de la TVA sur les graines de coton. La direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence entend veiller à leur mise en œuvre. C’est ce qu’annonce un communiqué rendu public par cette structure. Dans le document, la direction générale en charge du commerce rappelle que la conjoncture mondiale, marquée par les effets économiques de la pandémie à coronavirus, impacte négativement l’approvisionnement de notre pays en produits de première nécessité, qui apparaît de moins en moins confortable. Sous l’effet du ralentissement des activités économiques au plan international depuis 2020, le marché international est caractérisé, ajoute le communiqué, par une augmentation des cours de la plupart des produits alimentaires, notamment l’huile de palme, le sucre et le blé.

C’est ainsi que des augmentations de prix de certains produits ont été observées sur le marché intérieur, laissant apparaître la psychose d’une probable installation du phénomène de la vie chère, constate le document. «En vue de soutenir le pouvoir d’achat du consommateur, durement éprouvé par les effets de la Covid-19, le gouvernement, à travers les structures des ministères en charge du Commerce, de l’Industrie et des Finances, accompagne les unités industrielles dans la mise en œuvre effective du décret n° 2019-0032/P-RM du 28 janvier 2019, portant suspension de la perception de la TVA applicable à l’importation et aux achats locaux de graines de coton. Cela afin d’aider les unités industrielles à disposer de cette matière, justifie l’avis.

Ce soutien s’explique par le fait que l’augmentation du prix du litre d’huile-alimentaire sur le marché national est due à la baisse de la production locale de l’huile (couvrant environ 84% des besoins de consommation nationale) et des importations ivoiriennes. La chute de la production nationale est liée au manque de matière première résultant de l’effondrement de la production de graine de coton au niveau de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), analyse la DGCCC. Qui précise que la chute des importations ivoiriennes d’huile raffinée est consécutive à la baisse des quantités produites, engendrée par l’augmentation du prix de l’huile de palme sur le marché international. Outre cette mesure visant à booster la production nationale d’huile et réduire par conséquent le prix, le département en charge du Commerce a entamé des discussions avec les acteurs de la chaîne d’approvisionnement du pays afin de parvenir à des prix consensuels. Car, le prix fournisseur du sac de farine a aussi augmenté cette semaine, révèle la DGCCC qui indique que cette hausse est consécutive à l’envolée du prix du blé sur le marché international.

Pour éviter que ce renchérissement du prix de la farine ne se répercute sur celui du pain, des concertations avec les partenaires du cadre de concertation de la filière blé/farine/pain ont été organisées, restitue le communiqué. Ces négociations permettront, à le croire, de parvenir à un prix consensuel du sac de farine, conformément au protocole signé entre le gouvernement et le cadre de concertation de la filière.
Quant au sucre, son prix moyen est stable sur le marché national, en dépit de la tendance haussière de son cours sur le marché international, se réjouit le DGCCC. Pour qui, le lancement de la campagne de commercialisation du sucre local, au titre de 2020/2021, le 5 décembre 2020, devrait permettre de booster l’offre locale. En la matière, la concertation avec les acteurs économiques et l’adoption de mesures incitatives pour amplifier l’offre en vue de contribuer à stabiliser les prix ont toujours été privilégiées par le gouvernement du Mali, rappelle le communiqué.

Toutefois, dans un contexte marqué par un déficit budgétaire chronique, les incitations fiscales et douanières ne sont pas soutenables au regard des innombrables chantiers de la Transition, renchérit-il. «à l’extrême, pour soutenir le pouvoir d’achat du consommateur, déjà durement éprouvé par les effets de la crise de la Covid-19, le gouvernement peut invoquer l’article 38 de la loi n° 2015-036 du 16 juillet 2015 portant protection du consommateur», propose la DGCCC. Cet article, précise-t-elle, stipule que «lorsque la fixation des prix par le libre jeu de la concurrence est limitée pour quelque raison que ce soit, dans des situations de crise ou de hausse excessive de prix sur le marché, le gouvernement peut, par décret, pris en conseil des ministres, réglementer, fixer ou limiter la concurrence sur les prix».

Synthèse de
Cheick M. TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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