Poursuivie pour « responsabilité et réparation de préjudice » à Yacouba Baby à qui elle fait perdre 960 000fcfa : la banque atlantique cherche à étouffer l’affaire !

Après avoir perdu un contrat d’une valeur de 960 000FCFA à cause de l’amateurisme des agents de la Banque Atlantique sise à Sogoniko, un jeune informaticien, Yacouba Baby a porté plainte, le 16 octobre 2019, contre ladite banque devant le tribunal de commerce de Bamako pour « Responsabilité et réparation de préjudice ». Comme par miracle, la banque à son tour introduit une plainte contre le jeune Baby au Pôle économique et financier de la commune III de Bamako pour « utilisation frauduleuse de carte bancaire » tout en souhaitant le sursis du combat judiciaire au tribunal de commerce. Une plainte, il faut le dire, qui n’est jamais arrivée au niveau de la personne concernée.

Le bras de fer judiciaire entre Yacouba Baby et la Banque Atlantique perdure depuis le mois d’octobre dernier. Cela après que la Banque ait fait perdre au jeune informaticien 960 000FCFA dans un achat qu’il devait faire à travers la carte prépayée Traveler de ladite banque.

Le déroulement du film !

Selon nos informations, Yacouba Baby a, après avoir signé un contrat d’une valeur de 960 000FCFA dont la livraison en ligne devrait être faite  le 14 mai 2019, acheté, le 10 mai 2019, au niveau de l’agence Bittar de la Banque Atlantique sise à Sogoniko, une carte prépayée Traveler. Avant l’achat, nous informe-t-on, l’agent de la Banque l’a rassuré que la carte fonctionnera le même jour après l’achat. Suite à cette assurance, le jeune Baby a payé la carte à 23 500FCFA et l’a rechargé à 120 000FCFA avec ses frais qui étaient de 2 400FCFA soit 2%. Vers la nuit, il a, selon notre source, tenté d’effectuer l’achat en ligne, chose rejetée par le site pour motif que « L’inscription au paiement ponctué a été rejetée par votre institution financière ; utiliser une autre carte pour terminer le paiement.» . C’était donc le début du calvaire du jeune Baby avec la banque atlantique. Pendant quatre jours, il a essayé la carte, mais peine perdue. « Et jusqu’au mardi 14 mai, date butoir de livraison de l’objet de mon contrat, je n’ai pas pu livrer, car j’étais bloqué avec la banque au niveau du paiement, je me suis rendu à nouveau à l’agence pour trouver une solution. Ce jour-là aussi,  j’ai reçu comme réponse “Le service monétique ne leur a pas fait de retour par rapport à ma situation”. Je ne savais plus quoi faire, après attente je n’ai pas eu de réponse ce jour-là », nous explique Yacouba Baby que nous avons rencontré en fin de la semaine dernière. Il affirme avoir perdu son contrat d’achat, car la carte de la banque Atlantique qu’il a rechargée n’était pas opérationnelle.

L’histoire de la gestion du conflit à l’amiable

Après avoir perdu son contrat, Yacouba Baby a, par voie d’huissier de justice, déposé, le vendredi 07 juin 2019, la sommation d’avoir à restituer N° 38-C7/AT/03/19 au siège de la banque « pour dédommagement du préjudice causé par la carte défectueuse à la somme de 1 500 000 FCFA ». Suite à cette sommation, il a été proposé à Baby, par des responsables de la banque Atlantique, la gestion à « l’amiable » du conflit. Pour ce faire, ils lui ont fait deux propositions et une gestion commerciale : l’octroyer des marchés de fournitures de matériels bureautiques (ancre à imprimante, papier ram etc.) ; devenir un client mystère au compte de la banque vu que je suis un client avisé, en tant que prestataire de service ; – Et comme geste commercial de recréditer ladite carte de la somme qu’il a versée là-dessus, soit 160 600 FCFA plus les frais de la carte qui s’élèvent à 23 500 FCFA TTC. La réponse de Baby à cette proposition de la banque a été la suivante : « J’ai bien réfléchi à vos propositions et comme vous l’avez souhaité nous allons régler ce conflit à l’amiable et j’opte pour la proposition de devenir client Mystère ». Chose bizarre au moment de l’exécution de la proposition, la banque se dédit et a affirmé ne pas être en mesure de respecter son engagement à l’endroit de Yacouba Baby parce qu’il y a eu un article de presse concernant l’affaire.

Le Bras de fer judiciaire

Après l’échec de la gestion du conflit à l’amiable, bonjour au combat judiciaire. La première audience a été renvoyée au 08 janvier 2020 pour le délibéré du tribunal de commerce de Bamako. Il s’agira, selon Baby, pour cette juridiction de se prononcer sur le sursis que la banque atlantique a voulue lui imposer, en déportant le contentieux devant une juridiction pénale. Après quoi, il va falloir attendre encore, peut-être des semaines pour aller au fond. « Depuis octobre 2019 perdure ma plainte contre la banque atlantique pour “responsabilité et réparation de préjudice” au niveau du tribunal de commerce de Bamako », se plaint-il.

Comme pour étouffer l’affaire, la banque atlantique a introduit à son tour , le 13 novembre 2019, une plainte contre Yacouba Baby au Pôle économique et financier de la commune III de Bamako pour « utilisation frauduleuse de carte bancaire » et a souhaité le sursis à statuer du tribunal de commerce. Et c’est ce qui fût fait le 29 janvier 2020. Et bizarrement, M. Baby affirme n’avoir, jusqu’à cette date, reçu la plainte que la banque affirme avoir introduite contre lui.

L’affaire reste en suspens

En analysant l’attitude de la banque, on se demande si elle n’est pas en train de fuir le procès au civil. Elle montre l’air d’une affaire qui n’a pas lieu d’être, mais en réalité, emploie tous les moyens possibles pour la stopper.

Il faut préciser que toutes nos tentatives de recouper les informations auprès des responsables de la banque ont été vaines.

À suivre

Boureima Guindo

Source : LE PAYS

Suivez-nous sur Facebook sur