Mali – Covid-19: Comment les commerçants s’adaptent-ils à la conjoncture ?

Depuis l’entrée en vigueur des mesures de lutte contre le coronavirus, notamment dans le domaine des transports, avec la fermeture des frontières terrestres et la suspension des vols commerciaux à destination et en partance du Mali, les commerçants font face à des difficultés, relatives non seulement à l’approvisionnement mais également à l’écoulement des produits. Entre impératif de survie et nouvelle conjoncture, ils tentent de s’adapter.

 

« Nous ne commandons plus de marchandises, parce qu’avec l’interdiction des voyages, sans déplacement nous ne pourrons pas faire les bons choix des marchandises à acheter, au risque de nous retrouver avec des produits qui ne nous arrangent pas », explique Ibrahim Maiga, commerçant au Grand marché de Bamako, Président de l’Association des commerçants détaillants du Mali (Acodem).

Une situation qui, à l’en croire, engendre un ralentissement des activités sur le marché, parce que les consommateurs sont également de plus en plus limités dans le choix des produits ou articles à se procurer.

La restriction sur les voyages des commerçants a également occasionné au tout début des flambées de prix sur le marché, parce « qu’à un moment donné seuls les gros importateurs pouvaient passer commande de marchandises à l’extérieur, au détriment des commerçants détaillants, qui, eux, pour la plupart, n’avaient pas cette capacité. Car les calculs des gros importateurs diffèrent de ceux des détaillants », explique Cheick Oumar Sacko, Président du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (Synacodem).

La course à d’autres produits ?

Si le marché en général est ralenti, certains produits, notamment ceux qui entrent directement dans la lutte contre le Covid-19, comme les gels hydro-alcooliques, les savons liquides, les masques, les kits de lavage des mains, etc., sont actuellement très prisés.

Selon le Président du Synacodem, 70 à 80% des achats actuels tournent autour de ces produits, parce que « dans des situations comme celle du coronavirus, les gens pensent forcément aux achats utiles ».

Ainsi, beaucoup de commerçants qui étaient spécialistes d’autres marchandises se sont tournés vers les produits entrant dans la lutte contre le coronavirus pour « survivre ».

« Au Mali, d’ailleurs, la très grande majorité des commerçants n’évolue pas dans un seul domaine. Ils font un peu de tout et s’adaptent à toute situation », rappelle celui qui est également Président du bureau régional de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) du District de Bamako.

Germain KENOUVI

Chiffres

70 à 80% des achats actuels concernent des produits liés à la lutte contre le Covid-19

Journal du Mali

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