Libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO: des avancées malgré des pratiques anormales

40 ans après sa mise en place, faire l’état des lieux de la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO et le schéma de libéralisation des échanges, tel est l’exercice auquel le ministère de l’Intégration africaine s’est attelé, hier mercredi 29 mai, à travers une conférence-débat. C’était à l’hôtel Sheraton sous la présidence du représentant du ministre de l’Intégration africaine, Mohamed Ag Ahmedou ; en présence du représentant spécial de la CEDEAO au Mali, Cheaka Abdou TOURE…

 

Le responsable de la CEDEAO au Mali a souligné que la circulation des personnes et de leurs biens constitue la pierre angulaire de l’intégration africaine. Il a rappelé que les chefs d’États et de gouvernement de l’espace CEDEAO ont adopté une série d’instruments juridiques pour permettre aux citoyens des différents pays membres de circuler librement dans les Etats, mais aussi s’y résider temporairement ou durablement.

M. TOURE a affirmé que l’architecture du droit de circulation repose sur quatre textes à savoir : un texte sur les principes généraux ; un texte sur les mouvements, un texte sur la résidence et un autre texte sur l’établissement. Il a soutenu que les pères fondateurs de la CEDEAO ont fait montre de volonté politique pour la mise en place des instruments devant faciliter à rendre effective la liberté de mouvement des citoyens de la CEDEAO dans leur espace géographique.

« Cette volonté politique s’est renforcée par la décision, le 1er janvier 2016, d’instituer une carte d’identité biométrique pour les citoyens des 15 pays membres, créant par ce fait les conditions objectives de la première citoyenneté régionale en Afrique », a déclaré Cheaka Abdou TOURE.

Le représentant du ministre de l’Intégration africaine, Mohamed AG Ahemedou, délégué général à l’intégration africaine, a indiqué qu’à l’origine, le principal objectif de la CEDEAO était de renforcer son intégration économique et de densifier ses flux commerciaux. Mais, précise-t-il, avec l’émergence de nouveaux défis, liés surtout à la prolifération en son sein de foyers de vives tensions et la menace terroriste de plus en plus globale, la CEDEAO a intégré la dimension paix, sécurité et bonne gouvernance dans ses différents programmes et plans d’actions.

Le délégué général à l’intégration a noté qu’en matière de mobilité de ses citoyens et les échanges intra-communautaires des avancées significatives ont été enregistrées, même si certaines pratiques anormales persistent.

« Les États de la CEDEAO ont conscience de la nécessité d’accélérer l’intégration à tous les niveaux pour pouvoir faire face aux enjeux liés notamment à la mondialisation de l’économie. En matière de libre circulation des personnes et de leurs biens, des progrès notables ont été enregistrés. L’on peut citer entre autres : un visa d’entrée n’est exigé nulle part aux ressortissants des Etats membres pour leurs déplacements dans l’espace CEDEAO ; un passeport CEDEAO a été institué depuis 2000 pour remplacer les passeports nationaux ; un régime d’assurance automobile a été introduit et fonctionne dans 12 des pays qui ont adhéré ; un chèque de voyage CEDEAO a été officiellement lancé pour faciliter davantage le commerce… », a affirmé Mohamed Ag Ahmedou.

PAR MODIBO KONE

Info-matin

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