La CEDEAO à la recherche d’une énergie durable et abordable pour la Région

 Les ministres en charge de l’Energie et des Finances de six Etats membres de la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu, mardi,  à Bamako, une réunion sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’énergie électrique dans le cadre du marché régional de l’électricité avec pour l’objectif principal d’échanger sur les nouveaux outils proposés et adoptés par les ministres sectoriels.

 

«Ces instruments visent à assurer la solvabilité financière des sociétés d’électricité importatrices et exportatrices et à améliorer les échanges transfrontaliers avec pour effet de réduire les prix des tarifs. Les ministres des Finances devront tout particulièrement nous apporter l’éclairage nécessaire pour l’opérationnalisation de ces instruments dans les meilleurs délais», a expliqué le commissaire chargé de l’Energie et des Mines de la CEDEAO, Sediko Douka.

Il a ajouté que l’organisation régionale attend beaucoup de ces assises afin de renforcer le marché régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest et faciliter l’accès des populations à une énergie durable, disponible et bon prix.

Le commissaire chargé de l’Energie et des Mines de la CEDEAO a, ensuite, rappelé que l’un des handicaps majeurs au développement socio-économique dans l’espace commun aux 15 Etats, demeure l’insuffisance de l’offre d’électricité et le faible accès à cette ressource vitale. Malgré l’énorme potentiel énergétique de la région, le taux régional d’accès à l’électricité est de seulement 45% et des tarifs élevés.

PRIORITÉS DE LA RÉGION – Les échanges transfrontaliers d’énergie électrique ne représentent que 8%.« Or, a souligné M. Douka, aucun développement économique durable ne peut se faire sans une énergie abondante, disponible, durable et abordable ». La Commission de la CEDEAO, en vue d’apporter une réponse durable à ce défi, a très tôt placé l’accès à l’énergie et la réduction du prix du kwh au rang des priorités de la Région. Dans cette optique, l’organisation régionale a axé sa stratégie sur  la création d’un marché de l’électricité ouvert et compétitif, le développement des interconnexions et des échanges d’énergie électrique entre les États membres, la valorisation du gaz naturel pour accroitre l’offre de production d’électricité et la promotion des énergies renouvelables.

Concernant le commerce de l’énergie au sein de la Région, le commissaire Energie et Mines a indiqué quedes actions concrètes ont été entreprises. Au rang desquelles, le lancement, en juin 2018, du marché régional de l’électricité et l’adoption, la même année, des textes communautaires notamment la Directive sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’énergie électrique du marché régional de l’électricité.

Il a, aussi, souligné que la mise en œuvre de cette Directive est plus que nécessaire dans cette phase ultime de préparation du marché régional de l’électricité. Il a espéré ensuite que l’utilisation de l’aide budgétaire dans les Etats membres consacrera une part substantielle au secteur de l’énergie. Ce qui est d’ailleurs une des recommandations et souhaits exprimés par les ministres de l’Energie lors de la rencontre d’Abidjan.

De son côté, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Soukeyna Kane,s’est réjouie des améliorations notables accomplies en matière d’accès à l’énergie en Afrique de l’Ouest, avec environ 50% de la population qui a accès à l’électricité. « Cependant, a-t-elle déploré, les taux d’accès restent encore trop faibles, particulièrement, dans les pays du Sahel ».

Pour Soukeyna Kane, les défis du secteur restent nombreux, avec notamment une demande en forte augmentation, de 8 à 10% annuelle, une dépendance encore forte aux combustibles fossiles, coûteux pour la production d’électricité et volatile.

Elle a réitéré l’engagement de la Banque mondiale à accompagner les acteurs du secteur de l’énergie au Sahel et dans la sous-région, pour répondre aux défis du secteur et accompagner les réformes entreprises par les différents pays.

APPUI BUDGÉTAIRE – Dans ce cadre, l’institution financière prévoit d’accorder un appui budgétaire régional pour six pays : le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, dans un échéancier assez court, pour supporter les reformes visant à sécuriser le commerce d’électricité inspirées de la Directive de la CEDEAO. Aussi, la Banque mondiale envisage la création d’un Fonds renouvelable de soutien aux liquidités (LERF), qui permettrait aux exportateurs d’électricité d’avoir accès à des liquidités en cas de non-respect des dispositions contractuelles des importateurs d’électricité et vice-versa.

Pour sa part, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a indiqué que la tenue de cette réunion est un témoignage supplémentaire de l’engagement de la CEDEAO à apporter des réponses concrètes aux problèmes posés pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Dr Boubou Cissé a, par ailleurs, souligné que la lutte contre la pauvreté, la quête du bien-être quotidien pour les populations et la prospérité économique des Etats ne pourraient aboutir sans que des jalons importants ne soient posés dans des secteurs cruciaux comme celui de l’énergie. Le chef du gouvernement s’est réjoui que la Cedeao ait porté le secteur de l’Energie au centre des priorités de la Communauté et compris la nécessité d’accroitre la coopération régionale dans ce secteur, à travers la mise en commun des ressources énergétiques et la commercialisation de l’électricité. Dr Boubou Cissé ajoutera qu’il compte sur l’extrême diligence des ministres pour éviter tout retard qui sera préjudiciable au processus en cours et qui pourrait mettre en péril l’accès à une électricité fiable et à moindre coût.

ADS/MD

(AMAP)

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