La 18è conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OMVS s’ouvre samedi à Bamako

Bamako, 06 décembre (AMAP) La capitale malienne, Bamako, accueille la 18è conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organidsation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui s’ouvre, samedi sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de cette conférence.

Ce sommet offre l’occasion aux autorités en charge de la gestion de l’OMVS de faire un bilan à mi-parcours de leur mandat au président Ibrahim Boubacar Keïta et à ses hôtes. Elles proposeront à l’instance décisionnelle qu’est la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, des réformes nécessaires à engager pour l’atteinte des objectifs que se fixe l’organisation.

Le Haut-commissaire, l’ancien ministre malien, Ahmed Diane Semega, et les responsables des différentes sociétés de gestion, feront état  des grands chantiers à court et moyen termes. L’un des projets phares, en cours, est le Système intégré de transport multimodal (SITRAM). Ses composantes routes prévoient la réalisation des voies d’accès du barrage de Manantali, de liaison Diama-Rosso, Labé-Tougué-Dinguiraye-Siguiri,et Tougué-Koukoutamba.

Son volet, le plus important, est la navigabilité pérenne du fleuve Sénégal sur 905 km, de Saint Louis du Sénégal et Ambidedi, au Mali. Porté par le Haut-commissaire Ahmed Diane Semega, ce projet est maintenant sur de bons rails. Le 11 octobre 2019, l’OMVS a signé avec le géant indien AFCONS le contrat commercial pour la réalisation des travaux qui sont composés de deux volets : la navigation de base et le transport minéralier sur le fleuve.

Ce premier volet consistera à l’aménagement d’un chenal fluvial, la construction d’un port fluvial à Ambidédi et d’un port fluvio-maritime à Saint Louis. Aussi, verra-t-il la construction d’une dizaine d’escales portuaires, la réalisation de routes d’accès aux ouvrages hydroélectriques existants et à venir.

Le transport minéralier sur le fleuve facilitera l’exploitation et l’évacuation, à moindre coût, des différentes richesses minières existant le long du fleuve dans les trois pays (phosphates de Bofal en Mauritanie, phosphates de Matam au Sénégal, gisement de fer et de bauxite au Mali). Cette composante prévoit : la construction d’un port maritime en eau profonde, aux environs de Saint Louis, de quais minéraliers à Matam et Boghé, dans un premier temps. Elle envisage l’extension de l’aménagement du chenal navigable à 75 m de largeur à terme et la construction de quais minéraliers au Mali.

Un autre dossier prioritaire qui sera soumis à l’appréciation des chefs d’Etat est l’augmentation des capacités énergétiques. A ce niveau, un 3èbarrage hydroélectrique, celui de Gouina d’une capacité de 140 MW, est en cours de réalisation. Quatre ouvrages supplémentaires vont permettre, à moyen terme, une meilleure régularisation des débits du fleuve Sénégal et la valorisation des potentiels du bassin en ressources énergétiques et agricoles. Il s’agit des barrages de Koukoutamba (294 MW), Boureya (114 MW),  Gourbassi (18 MW) et Balassa (181 MW). A l’achèvement de ces projets, le système énergie de l’OMVS devrait atteindre une puissance installée d’environ 2000 MW.

L’élaboration d’un nouveau modèle de répartition des coûts et charges devrait aussi s’inviter dans les débats. Il faut rappeler que, pour financer ses grands projets, l’OMVS a recours à des emprunts de manière conjointe, mais non solidaire. Un outil d’arbitrage scientifique impartial est alors indispensable pour fixer la quote-part qui revient à chaque Etat membre.

Créée en mars 1972, l’OMVS est un organisme inter-Etats regroupant le Mali, le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée. Sa vocation est de favoriser un développement intégré et coordonné du bassin du fleuve. Pour ce faire, ces Etats riverains du fleuve Sénégal conduisent, ensemble, un programme de développement multisectoriel et intégré, basé sur la maîtrise et la gestion rationnelle des ressources en eau.

En la matière, l’OMVS intervient dans la valorisation des ressources énergétiques du bassin, le développement d’un système de transport intégré basé sur la navigation fluviale, la préservation des ressources en eau et de l’environnement, et dans l’appui au développement local (pêche, alimentation en eau potable, agriculture irriguée).

CMT/MD (AMAP)

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