Kéniéba : des femmes battues et menacées par des vigiles chinois

Les membres de l’association ‘’Ba Dambé’’ et alliés ont, le lundi 12 avril, animé une conférence de presse à la maison de la presse. Raison : expliquer comment le jugement des femmes battues et menacées à mort par des vigiles chinois s’est passé au tribunal de grande instance de Kayes. C’était sous l’égide de Mariam Yakaré Diallo, présidente de l’association, l’ex-ministre Mohamed Aly Bathily, avocat du dossier…

Courant le mois de décembre 2020, des femmes exploitantes d’or ont été battues et menacées à mort par des vigiles chinois. Il s’agit précisément des femmes de Kamarala, un hameau sis dans le cercle de Kéniéba. Et le 18 décembre, le tribunal a été saisi via une plainte déposée par l’association ‘’Ba Dambe ’’. A cet effet, suite au jugement du 16 mars 2021, la décision rendue le 31 mars 2021 par le tribunal de Kayes n’a pas tranché en faveur des plaignants (association Ba Dambé assurant la défense des femmes battues), mais plutôt en faveur des chinois et leurs vigiles. En tout cas, ni les femmes battues, ni l’association plaignantes et alliés, encore moins l’ex-ministre Mohamed Aly Bathily ne sont contents de ce délibéré.

« Ces imagines que vous voyez ne sont pas des mensonges. Elles sont une réalité. Les femmes ont été battues, leurs outils de travail abîmés. Les vigiles chinois les ont menacé avec des armes qu’ils braquaient sur elles », a expliqué la présidente de l’association qui présentait les imagines au public. Pour elle, ce jugement rendu est incompréhensible. « Telle qu’on la connait, la justice malienne dit toujours la vérité. Certes je reste toujours derrière la loi, mais je n’arrive pas à comprendre la décision du tribunal de Kayes dans cette affaire »,a-t-elle dit. Nul n’ignore ce qui se passe à Kéniéba aujourd’hui, les machines qu’utilisent ces chinois pour l’extraction de l’or ont détruit tout le fleuve, plus d’environnement ; plus de l’eau potable ; des femmes donnent naissance à des bébés malformés à cause de leurs produits (cyanures, mercures), a-t-elle déploré. Pour Mariam Yakaré Diallo, l’association ‘’Ba Dambé’’ n’est pas d’accord avec le jugement et interjettera l’appel en saisissant la cour d’appel pour que le droit soit dit.

Pour l’avocat du dossier Mohamed Aly Bathily, « le président du tribunal de Kayes sait pertinemment qu’il n’a pas dit le droit. Alors la question : qu’est-ce qui lui a été proposé pour qu’il refuse ainsi de dire le droit ou de remettre les femmes victimes dans leurs droits ? ». Lors du jugement, indique l’ex-ministre Bathily, j’ai personnellement remis comme preuve la photo des vigiles chinois qui étaient en train de battre et de menacer les femmes avec des armes. En plus de cela, plus d’une vingtaine d’armes appartenant aux Chinois ont été présentées lors de ce jugement au président du tribunal. Mais malgré tout, explique l’avocat du dossier, le président du tribunal dit qu’il n’y a pas de preuve dans cette affaire. De ce fait, Il a condamné les vigiles chinois à deux mois d’emprisonnement et imposé aux chinois en nombre de six(6) de payer 1.500.000F par personne pour l’État malien, au lieu des victimes. Pour Fadiala Keita, 99% des terres de Kéniéba sont retirées des habitants au profit des exploitants de l’or. Aussi présent, l’ex-ministre Maouloud Ben Kattra promet d’être le premier activiste dans cette affaire. A écouter Sambaly Sissoko, Kéniéba est pris en otage par les autorités. « Chaque site minier paie 200 millions F CFA aux autorités pour pouvoir continuer les activités. À Kéniéba, dira M. Sissoko, Il va avoir une guerre civile si les autorités ne font pas attention ».

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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