Gros scandales de détournement à la Douane et aux impôts révélés par le Dr Choguel Kokala Maïga: 190 milliards volatilisés

Les 741 milliards de pertes sèches enregistrées par le Trésor public sur une décennie (2005-2017) ne seraient que des broutilles à côté du chiffre record de 190 milliards volatilisés au niveau seulement de deux services en 2018 : la Douane et les impôts. Avec ce montant astronomique, le régime bat le record qui était de 108 milliards établi par le rapport 2006 du BVG. C’est la révélation d’un Chef de parti ce samedi 17 août 2019 sur le plateau de notre confrère Energie TV.

Invité pour répondre aux questions d’actualité et sans détour de la chaîne, en langue bambara, le Président du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), le Dr Choguel Kokalla MAIGA, n’est pas allé avec le dos de la cuillère.
Sur les questions de défense et de sécurité, notamment l’Accord pour la paix et la réconciliation en ce qui concerne la question très délicate des autorités intérimaires (cause de son limogeage, selon lui), le Choguel MAIGA charge le régime du Président IBK coupable à ses yeux d’avoir trahi le pays.
Sans varier dans son argumentaire, le Président du MPR estime que le projet de révision est concocté pour préparer la partition du pays. Quid du dialogue politique inclusif ? Il ne résoudra rien. Selon lui, « seule solution au Mali, c’est la mobilisation populaire pour rejeter ce qui se prépare en douce. Que les Maliens exigent des comptes sur les milliards destinés à l’achat des hélicoptères».
C’est sur les questions de gouvernance que la charge de l’ancien ministre devenu opposant est assommante pour le régime. À travers trois (3) révélations explosives, le Tigre en Chef met le régime du Président IBK au pilori.
À propos justement de l’achat de ces fameux hélicoptères non encore élucidé, le Président du MPR remuant le couteau dans la plaie déclare sur le plateau de Energie TV : « les Hélicoptères acquis pour l’armée malienne appartiennent à une société d’exploitation minière au Mali pour le transport de son personnel. Après leur achat, ils ont été repeints, dotés de faux documents, puis revendus à l’armée malienne par des Maliens ». Et comme corollaire, des villages entiers rasés pour faute de moyens de survol pour traquer les assaillants. Alors que le Président IBK bombé le torse pour dire que les avions sont désormais là et que la bataille va commencer contre les ennemis du Mali se désole le Dr Choguel MAIGA.
Outre cette sulfureuse affaire des Puma à éclaircir, l’opposant jette deux gros pavés dans la marre du régime. Il révèle qu’au cours de l’année 2018 ce sont 150 milliards provenant de la Douane qui n’ont pas pris le chemin du Trésor public. Le magot n’a pas été versé. Choguel explique : « la Douane malienne doit mobiliser 50 milliards de recettes par mois. En juillet, août et septembre 2018, l’argent qui devrait être versé au Trésor ne l’a pas été. Qu’en est-il? Le dialogue va-t-il trancher cette question? » En attendant la réponse des organisateurs de ce dialogue inclusif, l’Opposant ajoute que dans les mêmes conditions mafieuses, 40 milliards se sont volatilisés au titre des redevances perçues sur les mines. Selon le Dr Choguel MAIGA, au lieu des 48 milliards que les compagnies versent chaque année à l’État, en 2018, seulement 8 milliards ont été versés.
En totalisant les deux montants (les recettes douanières de juillet, août et septembre 2018 et l’argent versé par les compagnies minières), on atteint le chiffre record d’environ 190 milliards de nos francs volatilisés, pour ne pas dire détournés par on ne sait qui pour la seule année 2018.
Au cours de cette même année 2018, « le Mali a perdu plus de la moitié de la tranche variable de l’aide, alors établie à 20 millions d’euros, non décaissée par l’Union européenne (UE) faute de progrès suffisants en matière (…) de lutte contre la corruption », avait révélé notre confrère Le Monde, en juillet dernier. C’est dire, comme le magistrat, Moumouni GUINDO, Président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), la corruption, « c’est la TVA malienne… Aucun secteur n’est épargné, il ne faut pas faire l’autruche… Cela montre que le système est infesté par la corruption. »
On comprend alors que fatigués et agacés, les partenaires financiers ont « sorti ce chiffre (ndlr : l’affaire des 700 milliards,) pour mettre la pression sur les autorités ».
Normal dans ces conditions que les Maliens perdent « confiance en l’État. Le dernier baromètre mondial de la corruption de Transparency International souligne qu’en 2019, au Mali, 71 % des personnes interrogées ont estimé que leur gouvernement faisait un mauvais travail en matière de lutte contre la corruption ». En tout cas, ce n’est pas en battant le record national en matière de corruption (qui était établi à 108 milliards en 2006) que le régime du Président IBK peut espérer restaurer la confiance avec les Maliens et avec les partenaires financiers.
Affaire à suivre

PAR BERTIN DAKOUO

Source: info-matin.

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