Front social : Les Banques du Mali prévoient une grève de 72 heures à partir du 22 juillet prochain

Les responsables du Syndicat National des Banques, Microfinances, Assurances, Etablissements Financiers et Commerces (SYNABEF) étaient face à la presse, le samedi 04 juillet 2020 à leur siège sis au quartier Sébénicoro de Bamako pour informer l’opinion nationale et internationale du dépôt de leur préavis de grève le 1er juillet dernier. Dans ce préavis de grève de 72 heures reconductible à 120 heures, le SYNABEF exige le respect immédiat par la direction générale de la Banque de Développement du Mali SA (BDM SA) des « dispositions légales relatives à la liberté syndicale et l’annulation pure et simples des décisions illégales de mutations » de leur camarade « Mme KEITA Fatoumata SANGHO, Directrice Adjointe de la Communication et Marketing du siège de la BDM sa, non moins membre du Bureau exécutif du SYNABEF et Trésorière de la Section des Banques, à l’Agence Kabala en septembre 2018, sans son consentement alors qu’elle était en pleine campagne de renouvellement du Bureau depuis juillet 2018, puis à l’agence de Djicoroni Para sans son consentement ». A défaut d’avoir gain de cause, les banquiers prévoient une grève de 72 heures à partir du 22 juillet prochain.

 

Cette conférence de presse était animée par le secrétaire général du Syndicat National des Banques, Microfinances, Assurances, Etablissements Financiers et Commerces (SYNABEF), Hamadoun Bah, en présence des autres membres du SYNABEF. Dans le préavis de grève en date du 1er juillet 2020 sous la plume de Hamadoun Bah, le SYNABEF fustige les décisions «unilatérales et illégales de mutation de la camarade, Mme KEITA Fatoumata SANGHO, Directrice Adjointe de la Communication et Marketing du siège de la BDM sa, non moins membre du Bureau exécutif du SYNABEF et Trésorière de la Section des Banques, à l’Agence Kabala en septembre 2018, sans son consentement alors qu’elle était en pleine campagne de renouvellement du Bureau depuis juillet 2018, puis à l’agence de Djicoroni Para sans son consentement ». Le préavis de grève évoque également que des démarches et les tractations ont été entreprises par le SYNABEF et la Fédération Nationale de Pétrole, Commerces, Assurances et Banques (FENPECAB) en vue de la préservation du climat social apaisé et un environnement de travail serein dans les différentes entreprises. «Vu l’échec de toutes les démarches entreprises à cet effet depuis 2019 jusqu’à nos jours par des personnes de bonne volonté, toutes butées à une fin de non-recevoir de la part de la Direction Générale de la BDM-SA; Considérant la résolution de l’Assemblée Générale Extraordinaire des salariés des Banques, Assurances, Microfinances, Etablissements Financiers et Commerces du 03/10/2019 statuant entre autres sur la résolution d’observer une grève de 48 heures avec possibilité de renouvellement à 72H jusqu’à l’obtention de satisfaction du droit des travailleurs. Considérant que le droit des travailleurs n’a pas été satisfait à ce jour ; Le SYNABEF et la Fédération Nationale de Pétrole, Commerces, Assurances et Banques (FENPECAB) demandent: Le respect immédiat des dispositions légales relatives à la liberté syndicale et l’annulation pure et simples des décisions illégales de mutations de notre camarade », indique le préavis de grève du SYNABEF. Faute d’obtenir satisfaction entière à la seule doléance ci-dessus, le SYNABEF et la FENPECAB décident d’observer une grève de 72 heures sur toute l’étendue du territoire national reconductible à 120 heures. Aux dires de Hamadoun Bah, cette grève débutera le 22/07/2020 et s’achèvera le 24/07/2020 à minuit. Selon le secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun Bah, en mars 2018, sur instruction de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), il avait été demandé de procéder au renouvellement de l’ensemble des comités et sections en prélude du congrès de l’UNTM. Alors qu’elle s’est engagée depuis avril 2018 dans le processus de renouvellement de comites syndicaux exigé par l’UNTM, Mme Keïta Fatoumata Sangho, depuis son congé de maternité, a appris par hasard sa mutation, précise Hamadoun Bah, comme directrice de l’Agence pilote de Kabala, en lieu et place de son poste de directrice adjointe de l’International et de l’Electronique Bancaire en charge de l’International. Selon lui, l’article 08 de la Convention collective et article 03 du Code du Travail « interdisent toute mutation d’un syndicaliste sans son consentement, et ce des son entrée en campagne ». « La camarade KEITA Fatoumata SANGHO n’a jusqu’à nos jours jamais saisi ni la direction nationale du Travail, ni le SYNABEF, ni son comité syndical, ni la direction générale de la BDM, ni son secrétariat général, ni sa direction des ressources humaines, encore moins sa hiérarchie de l’Exploitation…bien au contraire, elle a insisté pour effectuer sa prise de fonction à Kabala et s’est attelée à la dure tâche comme elle sait si bien le faire. En outre, c’est Papa Sadio TRAORE (secrétaire général du comité syndical de la BDM SA) qui a effectivement et officiellement saisi le SYNABEF en réunion plénière sur le cas de sa camarade. Depuis ce jour, le SYNABEF n’a jamais abandonné ce dossier et est entrain de le gérer conformément à son engagement syndical connu et reconnu de tous au Mali et au sein de sa centrale, l’UNTM », a précisé Hamadoun Bah. Pour lui, le SYNABEF est une organisation qui reste imperturbable et rien ne la déroutera de son chemin de défense des libertés syndicales partout où elles sont menacées, la défense du droit des travailleurs partout où ils sont lésés. A l’en croire, le SYNABEF n’a jamais perdu un de ses combats. Pour preuve, dit-il, le SYNABEF a assisté une travailleuse de la BDM, Mme KANE Djeneba SALL et une autre travailleuse de Nièsiguiso. « Le SYNABEF, dans cette affaire, combat une mutation illégale qui, si elle passe va planer sur la tête de l’ensemble des syndicalistes ; exige la régularisation de la camarade mutée au moment où elle était en campagne conformément à l’article 08 de la Convention Collective des Banques, Assurances et Etablissements Financiers et conformément à l’article 3 du Code du travail. Il s’agit en clair de la ramener au siège d’où-t-elle est partie avec rang, grade et qualité égaux à minima au moment de sa mutation ; demande de s’abstenir désormais de toute immixtion ou entrave à la liberté syndicale au sein de la BDM » a souligné Hamadoun Bah. Selon lui, le SYNABEF est une grande organisation qui compte 13 banques, une dizaine de microfinance, une dizaine de commerce. Enfin, il a invité les membres et militants du SYNABEF à se mobiliser pour la réussite de la grève de 3 jours prévue pour le 22 juillet 2020.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

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