Formation en agriculture pour accéder à l’emploi et améliorer l’avenir agricole

OEuvrer dans les domaines de l’agriculture et l’élevage contribue à stimuler l’économie régionale et nationale partout sur la planète. D’autant plus en Haïti où le secteur agricole (près de 20 % du PIB) constitue l’une des principales sources génératrices de revenus.

Toutefois bien qu’Haïti dispose d’une impressionnante variété de produits (café, bananes, mangues, cacao, riz, citrus, canne à sucre, sisal, haricots, maïs, sorgho pour n’en citer que quelques-uns) et d’une population rurale majoritairement impliquée dans le domaine agricole, la productivité et l’accès à l’emploi en agriculture restent faibles.

Plusieurs facteurs y concourent, dont, entre autres, le manque de soutien à la formation en techniques agricoles et au développement de diverses filières possibles d’employabilité pour la relève en agriculture dans le but d’atteindre une socio-économie durable.

Projet IDDA-Haïti

C’est dans ce contexte qu’en 2017 la Fondation Paul Gérin-Lajoie (https:// fondationpgl.ca/accueil/) (FPGL) a démarré l’exécution du projet d’insertion durable des diplômés en agropastoral (IDDA-Haïti) (https:// fondationpgl.ca/accueil/2017/04/ lancement-projet-dinsertion-durable-diplomes-secteur-agropastoral-idda/) de concert avec quatre centres de formation de techniciens en agriculture situés à Jacmel, Cayes- Jacmel, Thiotte, Côtes de Fer (Sud-Est d’Haïti).

Le projet IDDA-Haïti (2017-2021) est rendu possible grâce à un financement d’Affaires mondiales Canada (http:// www.international.gc.ca/gac-amc/ index.aspx?lang=fra) et de la FPGL. Soulignons que la Fondation oeuvre en Haïti depuis 20 ans et gère également Cinq projets en Afrique incluant deux projets IDDA au Mali et au Bénin.

Partenariats avec le Québec et l’Ontario

IDDA-Haïti aspire à faciliter l’intégration professionnelle des jeunes diplômés des centres de formation en agriculture du Sud-Est. Dans ce sens la FPGL travaille en collaboration avec deux principaux partenaires : le Collège Boréal de l’Ontario (http://www.collegeboreal. ca/) et l’Union des Producteurs du Québec Développement international (UPA-DI) (https://www.upa.qc.ca/ fr/).

Le rôle du Collège Boréal consiste à prêter son expertise en matière de formation des formateurs en techniques agricoles à Jacmel. La formation vise à consolider la gestion organisationnelle des centres de formation de techniciens en agriculture dans le Sud-Est, notamment par le renforcement des capacités des formateurs via une formation axée sur l’approche par compétences adaptée à la réalité haïtienne.

Outre la formation, le projet IDDA-Haïti tend à encourager le développement de l’entrepreneuriat agricole : une alternative importante en matière d’accès à l’emploi vu la précarité du marché du travail en Haïti.

Le volet entrepreneuriat permet d’accroître les compétences entrepreneuriales des jeunes techniciens en agriculture comme futurs leaders du secteur agricole haïtien : leur donner des moyens pour trouver un équilibre de vie et améliorer l’avenir agricole en Haïti.

Approche par compétences

M. Bululu Kabatakaka, directeur des programmes d’études postsecondaires et de l’intégration du Collège Boréal de Toronto, également agronome, économiste et docteur en développement international, est chargé de mettre en oeuvre le volet formation des formateurs du projet IDDA-Haïti au nom du Collège Boréal. Il vient de rentrer d’une deuxième mission à Jacmel où il a formé une douzaine de formateurs.

« Nous privilégions une approche pédagogique par compétences », de citer M. Kabatakaka, rencontré par L’Express de Toronto lors d’une séance de formation à Jacmel le 29 octobre dernier.

« L’approche par compétences réfère à l’utilisation des compétences nécessaires dans une pratique professionnelle – par ex. l’agriculture – comme point de départ dans le développement d’un plan de cours. Miser sur l’apprentissage par l’expérientiel pour développer le savoir, le savoir-être et le savoir-faire », a précisé le directeur.

M. Kabatakaka travaille en collaboration avec le personnel local du projet IDDA-Haïti dont la chef de projet et agronome, Mme Marie Geoffrin B. St Louis, et M. Geslin Mars, agronome et expert en formation professionnelle. Une troisième mission est prévue en mars 2019.

Miser sur l’expérientiel

L’approche pédagogique par compétences suppose d’acquérir de nouvelles connaissances par l’expérience vécue, la mise en contact avec le terrain, l’interaction concrète avec le milieu de travail ciblé.

En Haïti les terrains d’apprentissage pratique dans le secteur agricole sont à l’infini. Le programme de formation IDDA incite les formateurs à inclure des excursions exploratoires auprès des fermes-écoles du Centre de formation technique d’agriculture et de gestion de l’environnement (CEFTAGE) comme partie intégrante de l’apprentissage des étudiants en techniques agricoles.

L’exploration de la ferme-école permet aux apprentis de vivre une première expérimentation au sein de la réalité agricole haïtienne : élevage de poulets, production du miel, pépinière de citrus, compostage et plus.

Soulignons que la formation en techniques agricoles s’adresse tant aux hommes qu’aux femmes. IDDA-Haïti invite les jeunes agricultrices à s’inscrire au programme.

Stimuler l’entrepreneuriat agricole

L’entreprise agricole Mazmotte (ferme privée) accueille des stagiaires du projet IDDA depuis 2017 où les finissants ont l’opportunité de raffiner leurs capacités professionnelles comme futurs entrepreneurs ou même d’être embauchés directement par la ferme.

Le projet IDDA estime que 84 des 113 finissants ayant effectué leur stage de juillet à septembre 2018 pourront démarrer leurs propres entreprises agricoles au courant de cette année.

En effet, ces finissants seront appuyés par l’équipe IDDA (expert en insertion professionnelle et animateurs) pour la rédaction de plans d’affaires suite à une analyse du marché local.

Un comité d’experts se réunira ensuite pour évaluer ces plans d’affaires et sélectionner ceux qui recevront des trousses de démarrage du projet IDDA. Un suivi de proximité sera assuré par l’équipe IDDA sur l’ensemble de la durée du projet afin d’appuyer les jeunes dans la recherche de financement supplémentaire et dans l’accroissement et la diversification de leurs activités. Notons que deux autres cohortes de finissants seront également appuyées en entrepreneuriat par le projet (2019-2021).

Plusieurs autres filières d’employabilité liées à l’entrepreneuriat agricole sont susceptibles d’offrir un potentiel de développement socio-économique inédit partout en Haïti. Notamment le secteur de l’agrotourisme. Citons en exemple le projet de la Route du café géré par l’Association des producteurs de café de la commune de Fonds Jean Noël (https://l-express.ca/experience-cafe-en-haiti/).

Pour obtenir des renseignements sur le programme des Centres de formation en Techniques agricoles du Sud-Est, veuillez contacter :

Annik Chalifour revient d’un 7e voyage de presse en Haïti, cette fois-ci dans le Sud-Est du pays. Ses reportages visent à faire connaître et promouvoir le patrimoine culturel et environnemental d’Haïti, un important levier de son rayonnement socio-économique durable. On peut lire les reportages d’Annik Chalifour sur Haïti dans la chronique voyage de L’Express www.l-express.ca

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