Compétitivité de la chaîne de valeur anacarde dans les pays sahéliens : Un Forum de haut niveau à Bamako pour améliorer la filière anacarde

Après la  première édition  tenue au Burkina Faso, l’Alliance  pour le Cajou Africain (ACA), en collaboration  avec  les acteurs africains du  secteur  du Cajou au Mali, organisent  la deuxième  édition  du forum sur le Cajou  Sahélien (FOCAS),  à Azalai Hôtel de Bamako (les 5,6 et 7 août 2019) sur le thème : « amélioration de la compétitivité  de  la  chaîne  de valeur  anacarde  dans les pays sahéliens ». L’ouverture  des travaux a été faite  par  le secrétaire  général  du Ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé, en présence  du Maire  de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo. . L’objectif global du forum  est  de  faciliter   le partage  d’expérience  entre  pays  sahéliens  producteurs  de Cajou  et d’alimenter  les  réflexions  sur  les  mesures  à  prendre  pour  mieux  organiser  et accompagner  la  filière  au  bénéfice  de l’ensemble  de la chaîne  de  valeur en Afrique  de l’Ouest.

De manière spécifique, il s’agit  pour  les participants de faire  l’évaluation  de la  production  d’anacarde  dans  les cinq  dernières  années  dans  la région sahélienne  et  identifier   particulièrement  le  potentiel  de cette filière  pour  le cas du Mali ;  de sensibiliser   les  acteurs  sahéliens  concernant  les  opportunités  de  transformation  professionnalisée  et  compétitive, ainsi que  les économies  d’échelle  à réaliser   dans  la  diversification ; développer  une  organisation  forte   et un  esprit filière  entre  et au sein  des différents  maillons  la chaine  de  valeur  anacarde ;  de  comprendre  l’importance  et  le rôle  du dialogue  public-privé  dans  l’encadrement   des filières  anacarde  au sahel, en  apprenant  des expériences  des pays  voisins.

Le président  de  l’Interprofessionnelle de  la Filière  Anacarde au Mali (IPROFAM), Ibrahim Togola, a justifié le choix  de la  tenue  du forum  sur  la Cajou. « Malgré  les multiples efforts  des  partenaires au développement  pour la promotion de  la  filière  Anacarde,  elle reste  confrontée  à  de nombreux défis. Parmi  ces défis, l’on note  la faible  rendement  à  l’hectare, la qualité  de  la noix  brute  insuffisante, le faible organisation  des acteurs, la faible  implication  du secteur  public  dans  le développement  de  la filière. A ces  défis  s’ajoutent, la  dérégulation  du marché  de noix brutes dû à l’absence  d’un  mécanisme national  de  régulation  du  marché  interne, les  difficultés  d’approvisionnement  des  unités   de  transformation  nationales  en noix brute  de Cajou, l’insuffisance  de fond  de  roulement  des  unités  de  transformations  pour  l’achat   de  la  matière  première, l’exercice  de  l’activité  de  commercialisation   de   la  noix brute   par  des  non professionnels, l’absence  d’enregistrement  des acheteurs  et  présence  sur  le  marché  d’intervenants extérieurs occasionnels  qui  pratiquent  souvent  les achats   bord champs ». Selon lui, la filière anacarde, ajoute  le président  de l’Iprofam,  Ibrahim Togola,  a beaucoup  souffert  cette année à cause d’une baisse  inattendue  des prix  du noix  brute. Cela, précise-t-il, à cause  de disfonctionnement  dans  la  filière  notamment, le faible  taux  de  transformation  dans  nos  pays et  la  difficulté  de mobilisation  de  financement  interne  auprès   de   nos  institutions  financières  nationales. Ce qui rend, ajoute Ibrahim Togola, la filière  entièrement  dépendante   des  acheteurs  internationaux  qui fixent  les prix  à leur bon gré. Cette situation a fait  que  les noix, dit-il, ont passé  de 600 Fcfa bord champ en 2018 à moins  de 80 Fcfa  cette année en certains endroits du Mali. L’IPROFAM, indique Ibrahim Togola, remercie  ACA, pour avoir  accepté  de faire  abriter  le FOCAS par  le Mali. Par la même occasion, souligne  le président de l’IPROFAM, nous demandons  de nous assister  dans la formation  de ns acteurs  et  de renforcer  les partenariats  que nous avons signés entre nos institutions.

Pour faire face à ce manque à gagner  par l’état malien, le secrétaire général du Ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a rappelé qu’une attention particulière  doit  être  accordée  à  l’augmentation  conséquente  des productions  et  de  la  productivité  des verges  et surtout à  la promotion de  la  transformation  locale  de  la  noix  de Cajou. La production  de noix  de cajou, appuie  Lassine Dembélé, était d’environ 100000 tonnes  en 2018 avec  des  rendements variant  de 250 à 400 KH/HA. Toutefois, dit-il, le taux de transformation  locale reste  toujours  inférieur  à 10%.

Le président de  l’ACA, Florentino Nanque, a rappelé que l’un des objectifs  de l’ACA est de plaider  en faveur  de  l’amélioration  du secteur  et  du partenariat. Le FOCAS, a-t-il dit, se consacre à la discussions sur les questions d’intérêt commun  des pays  producteurs  de  Cajou  de la région du Sahel, de même qu’à la réflexion  sur  les mesures  à prendre  pour mieux organiser  et soutenir  le secteur  au profit  de  l’ensemble  de  la chaîne  de valeur. Le Cajou, a fait savoir  Flerentino Nanque, constitue à nos jours  le deuxième produit agricole d’exportation  le plus important  du Mali après le coton, selon le ministère du commerce. En termes  de créations d’emplois, a-t-il poursuivi, la production  de noix  de Cajou mobilise  près de 50000 ménages agricoles  et crée  2000 emplois directs dont plus  de 90% au profit  des femmes dans le secteur  de  la  transformation.

Durant  trois jours, les experts et les participants aborderont des panels comme : l’évolution  de  la production  d’anacarde  dans  la région sahélienne : état  des lieux, potentiel et tendances  de marché , aperçu de l’évolution  de  la production d’anacarde  dans la sous-région et perspectives , nouvelles techniques  et recherche  pour améliorer  et augmenter la production  dans  la région du sahel (greffage, semences polyclonales, etc.), l’importance de  la sécurité  alimentaire  et  de  la  certification  pour assurer  un produit  de qualité  et  compétitif ; la filière anacarde-une filière politique ? Comment organiser le dialogue  privé-public  et créer  un cadre  commun  pour  la bonne gouvernance. Plus  de 200 acteurs  du Mali  et des pays  de  la sous région  sont là pour  un partage  d’expérience.

Hadama B. Fofana 

Source: Le Républicain

 

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