Campagne agricole 2022 – 2023 : les engrais se font attendre

Alors que selon le département américain de l’Agriculture, les superficies dédiées notamment à la culture du coton seront en hausse cette année dans notre pays, elles pourraient connaître des réductions importantes, à cause des difficultés liées à l’accès aux engrais. À Kita, Sikasso ou Dioïla, les producteurs attendent l’urée, dont la rareté constitue une entrave à l’atteinte des objectifs.

À Dioïla, l’heure est la mise en place des intrants pour le démarrage de la campagne. Selon les acteurs, il y a encore des manques dans la fourniture des engrais et le problème majeur est la disponibilité de l’urée, indispensable lors des semis du coton. Une réalité qui conduit les producteurs à revoir leurs prévisions à la baisse. Ainsi, de plus de 41 000 hectares, les superficies ont été ramenées à 38 000 hectares dédiés au coton, pour que l’urée actuellement disponible soit suffisante pour les cultures.

Une réalité partagée par les producteurs de Kita, où les acteurs affirment ne pas avoir de « difficultés majeures ». «  L’inquiétude se situait au niveau du paiement, mais actuellement il est en train d’être fait », explique Cheickna Diallo. Le défi reste celui de la disponibilité des engrais, même si la CMDT se veut rassurante.

Le contexte de crise est amplifié par la guerre en Ukraine, principale pourvoyeuse de ce produit pour notre pays. Avec de 60 à 70% de disponibilité, les engrais se font attendre, surtout l’urée, qui n’est pas du tout disponible pour le moment dans son secteur, ajoute le producteur M. Diallo. Mais il espère que d’ici la régularisation des pluies, elle arrive. Dans ce secteur, où les pluies « ne sont pas en avance comme à Sikasso », difficile d’envisager la culture du coton et du maïs, les 2 principales productions, sans engrais. Les producteurs estiment pouvoir attendre jusqu’au 10 juillet.

Même s’ils restent optimistes, les producteurs de Sikasso espèrent disposer de l’engrais au plus tard le 5 juin, sinon ils devront eux aussi réduire leurs superficies de coton. À ce jour, un peu plus de 50% des besoins en engrais ont été satisfaits pour l’ensemble des secteurs de Sikasso. L’an passé à la même période, la disponibilité était de 85%. Même si c’était suite à une campagne précédente caractérisée par le boycott des paysans.

Les objectifs pour les acteurs de la région sont de 1 380 000 tonnes pour les cultures vivrières pour une réalisation l’année dernière de 1 002 000 tonnes.

Fatoumata Maguiraga

Source : Journal du Mali

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