Fidèle à sa philosophie, “qu’on ne peut pas coiffer la tête de quelqu’un en son absence”, le ministre de l’Agriculture, Dr. Nango Dembélé a visité, lundi et mardi derniers, certaines structures rattachées à son département. Objectif: prendre contact avec leur personnel et recenser leurs préoccupations.
La Direction des ressources humaines du service du développement rural (DRH-SDR), la Direction des finances et du matériel, la Direction nationale de l’agriculture, la Direction nationale du génie rural et l’Office de protection des végétaux (OPV) sont les structures qui ont été visitées par le ministre de l’Agriculture.
A chaque étape, le ministre a été informé des difficultés rencontrées par le personnel dans l’exécution des missions. Partout, les problèmes évoqués par les responsables et les syndicats sont les mêmes ou presque. Il s’agit entre autres, de l’insuffisance de personnels qualifiés, de la vétusté et l’insuffisance de bureaux, le manque de logistique et matériels de travail.
“La DRH travaille dans des conditions très difficiles. Sur le plan de la motivation, travailler à la DRH est devenu un sacerdoce. Aucune prime n’existe à la DRH. Ceux qui viennent y travailler sont très souvent dans une situation de stand-by en attendant d’avoir mieux”, a confié le directeur des ressources humaines du secteur du Développement rural au ministre de l’Agriculture. Cette structure qui manque de tout ou presque est pourtant chargée de concevoir et de mettre en œuvre les plans et programmes de développement des ressources humaines pour trois départements à savoir : l’Agriculture, l’Elevage et la Pêche, et l’Environnement l’Assainissement et Développement Durable.
À la Direction nationale de l’Agriculture, la crise de la logistique et l’insuffisance du personnel qualifié et du personnel d’appui se pose avec acuité. Nombreux sont des chefs de service et de division qui n’ont plus de véhicules de service. La vétusté des bâtiments est préoccupante.
Le Directeur national de l’Agriculture, Siaka Fofana, a vivement sollicité l’appui du département de tutelle pour la construction d’un nouveau siège et pour le recrutement d’agents qualifiés afin d’assurer la relève. Il a demandé au ministre d’accélérer le processus de financement de la campagne agricole 2017-2018.
Le ministre a dit avoir pris bonnes notes des préoccupations évoquées. Il a demandé à la Direction nationale de l’Agriculture de lui fournir, dans les jours à venir, un document détaillé de toutes les préoccupations. Il a insisté sur le recrutement prochainement d’agents qualifiés et a donné des consignes fermes par rapport au contrôle des instants afin d’éviter tout désagrément durant la campagne agricole. Pour le ministre, tout sera mis en œuvre pour fournir la logistique nécessaire à la Direction nationale de l’Agriculture sans laquelle, on ne peut s’attendre à de bons résultats.
” On ne peut pas coiffer la tête de quelqu’un en son absence, on ne peut pas atteindre les objectifs de la campagne agricole en cours si le personnel chargé de la mise en œuvre de la politique agricole n’est pas mis dans les conditions de travail adéquates“, a affirmé Nango Dembélé. Avant d’ajouter qu’une meilleure allocation des 15% du budget alloué au secteur de l’Agriculture pourra résoudre beaucoup de problèmes signalés.
C’est à l’Office de protection des végétaux (OPV) que le ministre de l’Agriculture a bouclé sa visite. L’OPV a pour missions principales de coordonner les opérations de surveillance des végétaux et des cultures en vue de signaler l’existence, l’apparition et la propagation des ennemis des Végétaux et produits Végétaux, de prendre des mesures de lutte contre les ennemis végétaux et produits végétaux en vue de protéger les cultures, les récoltes et la flore.
De par ses missions, l’OPV constitue une structure clé dans la mise en œuvre de la politique nationale agricole.
Les contraintes majeures identifiées au niveau de l’OPV sont : insuffisance d’infrastructures et d’équipements à la base, insuffisance du personnel et le dysfonctionnement dans la mise en œuvre des missions de la protection des végétaux.
Le ministre de l’Agriculture a assuré qu’une attention particulière sera accordée aux préoccupations de l’OPV qui constitue, selon lui, “l’assurance sécurité” du secteur agricole.
Rappelons que les objectifs de la campagne agricole 2017-2018 fixés lors du conseil supérieur de l’Agriculture sont de 750 000 tonnes de coton graine et 10 millions de tonnes de céréales.
Abou Berthé
La rédaction