Abolition du FCFA et annulation totale des accords coloniaux: Ce qui se joue dans les zones BCEAO et BEAC !

Voici ce qui se joue en ce moment dans les coulisses dans les deux zones : BCEAO (Afrique de l’Ouest) ET BEAC (Afrique centrale).

 

Le franc CFA est né le 26 décembre 1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire internationale (FMI). Il signifie alors “franc des Colonies Françaises d’Afrique”. Le reste, vous le savez. Du 26 décembre 1945 au 26 décembre 2019, cela fera 74 ans. Mais c’est un accord de 75 ans. Ce qui veut dire qu’en 2020, ou ça passe ou ça casse.

Cet accord entre la France et les pays  africains francophones utilisant cette monnaie  avait été signé pour une durée de 75 ans dans l’éventualité d’un renouvellement dudit accord. Comme tout accord ou contrat, celui-ci est toujours renouvelé un an avant son échéance, et nous y sommes en plein dedans…

Dans la zone BCEAO:

Avec la mauvaise publicité que le FCFA a subie vis-à-vis de la France qui a décidé de le repenser, en parlant cette fois-ci de la monnaie unique qui s’appellera “ECO’’. Pour perdre l’Africain de l’Ouest, on parle de la monnaie unique non pas de l’UEMOA, mais de la CEDEAO. Hors le Nigeria, le Ghana, la Gambie, etc. qui ont leurs propres monnaies ont décidé de les conserver en attendant de voir comment “l’ECO” va évoluer.

Vous comprendrez alors que la nouvelle monnaie commune ne concerne que les 8 pays actuels de la zone BCEAO qui utilisent le FCFA qui est lui aussi une monnaie unique. Comme pour l’accord de 1945, les chefs d’État avaient signé sans dire aux populations les clauses de l’accord.

74 ans plus tard, nos chefs d’État de la zone BCEAO viennent tous de signer pour la nouvelle monnaie avec 5 émissaires français présents. À l’heure où vous me lisez, aucun citoyen ouest-africain n’est capable de nous donner les contours de cette nouvelles monnaie ; même les experts en économie ouest-africains qu’on a approchés et qui ont assisté à ces différentes cérémonies de signature de cette nouvelle monnaie nous ont dit que c’est un dossier qui est géré par les chefs d’État des pays concernés. Eux seuls connaissent la substance et en feront part à leurs populations le moment venu. Vous devrez savoir que l’ÉCO sera toujours imprimé à Chamaliere, en France, à la même imprimerie que le FCFA actuel. L’ÉCO sera toujours “soutenu ” par le Trésor français.

Certaines indiscrétions nous disent que 1 euro risquerait d’être égal à  1200 FCFA. Hors, ils nous laissaient entendre jusqu’à avant-hier que 1 euro serait égal à  655 FCFA. Vous comprenez un peu l’exploit que la France est en train de réussir en Afrique de l’Ouest?

En 2020, soit les 75 ans du FCFA, on bascule dans l’ECO qui ne sera qu’un nouveau FCFA. C’est très opaque. Seuls les naïfs croient que la France va nous laisser créer une nouvelle monnaie sans rien nous dire et sans rien faire. C’EST TROP FACILE.

Dans la zone BEAC:

Ils ont préféré garder le FCFA actuel. Par contre, ils ont décidé de l’imprimer eux-mêmes en fonction des besoins de la zone et de chaque pays membre. Les appels d’offre pour l’impression de ce nouveau FCFA ont été  lancés. (Voir journal télévisé et l’émission ANR d’Africa24 du mois passé).

D’après notre source, les pays de la zone CEMAC refusent pour le moment de reconduire cet accord qui prend fin le 26 décembre prochain avec un an d’abattement qui ira jusqu’au 25 décembre 2020.

Pour mettre la pression aux pays de la zone CEMAC depuis un mois, chaque pays constate qu’il  y a un manque de devise sur le marché et ça commence à pénaliser les commerçants qui vont acheter de la marchandise à l’étranger.  Car il faut qu’ils échangent leur FCFA en euros avant d’aller acheter.

La zone CEMAC avait-elle anticipé cette éventualité,  car un seul pays accepte le FCFA, c’est la Chine et Singapour. Le FCFA de la zone CEMAC est directement utilisé en Chine avec les commerçants chinois depuis bientôt  3 ans.

Vous comprendrez donc que la France met une grosse pression aux pays de la zone CEMAC pour que ces derniers fassent soit comme leurs homologues de la BCEAO, soit ils signent pour reconduire les accords existants. D’où la rareté de l’euro qui est la principale devise sur laquelle s’appuie le FCFA sur les marchés de ladite zone.  La France est donc en train d’utiliser cette monnaie pour asphyxier les économies des pays zone CEMAC. Car l’ensemble de ces accords sur le FCFA prenant fin le 26 décembre prochain, il faut aller très vite.

Tout ce que nous pouvons dire aux frères et sœurs de la zone CEMAC, c’est de tenir bon pendant ces 5 mois et demi qui restent.

Voilà ce qui se passe dans les coulisses des zones. La BCEAO est déjà  presque tombée, un espoir existe toujours.

Mr Bahr

Le Démocrate

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