À Kayes au Mali, la sécheresse frappe durement les habitants

La sécheresse qui sévit au Sahel a des conséquences graves et multiples pour les habitants des régions concernées. À Kayes, les plus jeunes s’interrogent même sur leur avenir dans la région.

C’est un problème que vous êtes nombreux à connaître, en tous cas pour nos lecteurs et auditeurs qui vivent de la terre dans les campagnes du Sahel : la sécheresse. Le manque d’eau est criant depuis des mois, voire des années dans certaines régions. Et les conséquences multiples sont parfois dramatiques. Les habitants du Sahel connaissent des problèmes d’alimentation, ont aussi moins de revenus et s’interrogent même sur leur avenir dans la région.

Des pluies très rares

À Kayes, à 500 km au Nord-Ouest de Bamako au Mali, le manque d’eau est criant. “On ne peut même pas seulement comparer cela avec l’année dernière, il n’y a pratiquement pas eu de pluie ici depuis trois ans”, raconte Tenimba Diakité dans son champs très sec. Sur ses terres, non loin des frontières sénégalaise et mauritanienne, l’agricultrice de 60 ans cultive des gombos, du maïs ou encore des oignons. Mais accroupie dans son champ, se désole. “Quand il pleut, c’est juste un peu. La culture pendant la saison des pluies ne marche même pas parce que les graines n’ont pas germé. Les légumes ne poussent pas non plus quand le sol est sec”, explique-t-elle.

La pêche pour tenter de s’en sortir

Ici avant il pleuvait dès le mois de mai. Mais avec le changement climatique, les premières pluies tombent maintenant fin juin. Alors les plus jeunes se tournent aussi vers la pêche pour s’en sortir. Mais à 21 ans, les pieds dans l’eau, une cage à poissons dans les mains, le jeune Sékou Gassama ne sait pas s’il va pouvoir vivre de son activité “Nous commençons tout juste. Nous venons de mettre le poisson dans les bassins et les cages et nous attendons les résultats pour savoir ce que nous pouvons gagner chaque mois”, explique le jeune homme.

D’autres de son âge ont déjà perdu patience. D’autant que, pêcheurs ou producteurs, ils n’ont pas d’aide du gouvernement. Il est donc impossible pour beaucoup d’avoir la moindre vision pour l’avenir et certains quittent totalement la région, voire le pays. “C’est le manque de ressources alimentaires, de ressources nécessaires, qui a poussé nos jeunes braves à partir”, se désole Fode Boubou Konaté, le chef de l’ONG Stop Sahel à Kayes. “Sinon les gens resteraient chez eux, on est très bien chez soi. Mais chez soi il faut trouver à manger, à se loger, à se soigner. Si on ne trouve pas, on migre”.

Et c’est sans compter sur les problèmes de sécurité dans cette région du Mali qui poussent aussi à l’exil. Dans tout le Sahel, près de 6 millions de personnes devraient avoir besoin d’aide alimentaire d’ici le mois de septembre, selon des chiffres récents du Programme alimentaire mondial.

Source: dw

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