3e session ordinaire de la CGESM: le fleuve Niger atteint son niveau le plus bas depuis 30 ans

En 2017, la détresse hydrique s’est accentuée dans notre pays. Pour parer à ce problème, la Commission «Gestion des Eaux» de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala (CGESM) s’est réunie, pour la troisième fois, au titre de l’année 2018. C’était, ce mercredi, à Ségou,  à la direction de l’Office du Niger. La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le représentant du gouverneur de Ségou.

 L’arrêt de la culture du riz de contre-saison, des coupures intempestives d’électricité. Les conséquences de la baisse du niveau d’eau dans le fleuve Niger inquiètent, non seulement, les paysans, mais aussi, les populations dans les grands centres urbains. Sous de la présidence de Yaya Boubacar, directeur national de l’Hydraulique, les experts en gestion d’eau ont fait des recommandations pour «gérer» cette détresse hydrique. Entre autres recommandations formulées, on peut citer: la notification aux offices de développement rural de transmettre leurs besoins agricoles 2018 à la Direction Nationale de l’Hydraulique (DNH) pour la validation définitive de la gestion 2018; il a été demandé à la CGESM de mener une réflexion pour empêcher l’orpaillage traditionnel et l’utilisation des dragues; la DNH doit aussi prendre des dispositions pour délimiter, sécuriser et protéger les stations hydrométriques; à l’EDM SA, il a été demandé de ne pas dépasser une certaine quantité d’eau retenue pour  la production d’électricité.

Selon le directeur national de l’hydraulique, la décrue du fleuve Niger a commencé, cette année, dès le mois de septembre au lieu de janvier habituellement. Quand nous avons regardé nos statistiques, poursuit Yaya Boubacar Maïga, nous avons compris que le niveau du fleuve en 2017 est seulement comparable à celle de 1984. Dans l’Office du Niger, dont la direction a abrité la réunion délocalisée de la CGESM, le besoin en eau se fait sentir chaque année un peu plus. Ce besoin est estimé à long terme à 42 milliards de FCFA. Avec le rythme croissant des aménagements ce sont les débits qui baissent, en partie à cause de l’envasement et de l’enherbement. Les fonds à mobiliser seront injectés dans la réparation des prises d’eau et de régulation statiques; la réhabilitation du canal principal de Kokry  ou encore l’ouverture du 3e bief du Fala de Boky Wèrè et du distributeur de Soumouni pour améliorer l’irrigation de Ke-Macina.

En délocalisant, sa 3e session ordinaire à Ségou, après celle de Sélingué en janvier, la Commission «Gestion des Eaux» de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala (CGESM) veut informer les usagers de la situation actuelle et des mesures à prendre avant l’installation de la prochaine saison des pluies. Ces mesures sont entre autres, selon Bayini Ould Cissé, représentant du gouverneur de la région de Ségou, la limitation des surfaces irriguées en contre-saison au niveau des offices de développement agricole; la gestion rationnelle de la retenue de Sélingué, notamment pour soutenir l’étiage du fleuve Niger et l’approvisionnement en eau potable des villes riveraines.

La bonne nouvelle de cette 3e session ordinaire de la CGESM est l’état d’avancement satisfaisant des travaux de construction du Seuil de Kourouba sur la rivière Sankarani à 50 Km en aval du barrage de Sélingué. A la date du 10 février dernier, a-t-on rapporté, les travaux étaient de 67,02% pour un délai consommé de 66,40%. A terme, le Seuil permettra la production de l’électricité et favorisera la culture de contre-saison.

Mamadou TOGOLA

Envoyé spécial à Ségou

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