Trois 3 soldats français sont morts après s’être tirés dessus ? Non, les circonstances sont différentes

Depuis 3 jours, une vidéo fait le tour de la toile malienne. Elle montre une membre du Conseil national de la transition (CNT) accuser la France de cacher les circonstances réelles dans lesquelles sont morts trois de ses soldats au Mali cette semaine. Pourtant, les circonstances sont différentes.

Le mardi 29 décembre 2020, Amina Fofana, membre du tout nouveau Conseil national de transition (CNT), était l’invitée de l’émission Appels sur le continent de la chaîne de télévision camerounaise Afrique Média. A la question du présentateur « Comment la nouvelle de la mort de ces soldats français a été accueillie du côté de Bamako », Amina Fofana répond :

«  Le soir du réveillon de Noël, ils se sont alcoolisés. C’est ça qui est la version normale. Ils se sont tirés dessus. Quand ils se sont tirés dessus, les trois grièvement blessés, donc ils étaient hospitalisés. Après, nous avons vu un communiqué, à l’ancienne, comme d’habitude, de la Françafrique pour dire qu’ils ont sauté sur un engin explosif. Ça c’est la diplomatie, le mensonge éternel français (…) ». Ainsi, elle réfute les circonstances évoquées par l’état-major général des armées françaises.

Pourtant, un simple tour sur la page Facebook de l’état-major général des armées françaises permet de savoir que les deux incidents ne se sont pas produits à la même date. L’altercation entre des soldats français, sous l’emprise de l’alcool, est survenue sur la base de Barkhane à Gao.

Il y a eu deux événements. Le premier  est intervenu dans la nuit du 24 au 25 décembre où un soldat français, sous l’emprise de l’alcool, a blessé avec son « pistolet de service » deux de ses camarades lors d’une dispute. L’un a été légèrement blessé et l’autre grièvement, comme l’a rapporté ici Le Parisien

Le 28 décembre, l’état-major a annoncé la mort de trois soldats : « Le 28 décembre, le brigadier-chef Tenerii Mauri et les chasseurs de première classe Dorian Issakhnian et Quintin Pauchet sont morts au combat au cours d’une opération conduite par la force Barkhane au Mali », dit le communiqué. Cet incident s’est passé cette fois-ci entre Hombori et Gossi.

Des sources locales, que nous avons contactées, ont confirmé qu’un véhicule de Barkhane a bien sauté sur un engin explosif, tout en ajoutant que les Forces armées maliennes ont été attaquées dans la même zone. L’attaque survenue á Hombori contre les forces françaises de l’opération Barkhane a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) à travers un communiqué diffusé par son agence de propagande az-Zallaqa.

Pour rappel, en 2015, selon Afrik.com, la chaîne Afrique Media avait été suspendue par le Conseil national de communication du Cameroun «  pour avoir accusé la France et les États-Unis de soutenir Boko Haram ».

 

Source: benbere

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