Sur proposition de la France, l’ONU décide: Le maintien de BARKHANE au Mali, Condamne «l’arrestation arbitraire» de M’Ba Daw et Moctar Ouane, Rappelle les crimes perpétrés sous la transition d’Amadou Haya Sanogo, Ecarte la candidature du Chef, du vice-président et du PM de la Transition aux prochains scrutins, Demande la mise en place d’une Police territoriale…

Outre le prolongement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) jusqu’au 30 juin 2022, avec un effectif maximal qui reste fixé à 13.289 militaires et 1.920 policiers, les 15 membres du Conseil de sécurité ont pris d’autres grandes décisions portant entre autres sur le maintien de BARKHANE au Mali, «l’arrestation arbitraire» de N’Ba Daw et Moctar Ouane, les crimes perpétrés sous la transition d’Amadou Haya Sanogo, la candidature du Chef, du vice-président et du PM de la Transition aux prochains scrutins, la mise en place d’une Police territoriale. C’était le mardi 29 juin 2021 à la faveur du CS [Conseil de Sécurité] 14567 au siège des Nations-Unies.


D’abord cette précision : le Conseil de Sécurité de l’ONU «réaffirme son ferme attachement à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali». Il insiste cependant sur le fait que «c’est avant tout aux autorités maliennes qu’il incombe d’assurer la stabilité, la sécurité et la protection des civils sur l’ensemble du territoire malien». Aussi, le Conseil autorise la Minusma à utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat» (Point 20).
C’est à l’unanimité que les membres présents ont adopté cette nouvelle Résolution 2584 (2021) proposée par la France. A l’unanimité ? C’est dire que le même «Grand Frère» Russe l’a votée.

Non, Barkhane ne partira pas !

La France a certes suspendu ses missions conjointes avec les Famas (Forces Armées maliennes), cette Résolution 2584 oblige, à la limite, la Force Française à rester et mener des opérations au Mali.
En effet, le Conseil «autorise, les forces françaises à user de tous moyens nécessaires, dans la limite de leurs moyens et dans leurs zones de déploiement, jusqu’à la fin du mandat confié à la Minusma par la présente résolution, pour intervenir à l’appui d’éléments de la Mission en cas de menace grave et imminente, à la demande du Secrétaire général, et prie la France de lui rendre compte de l’application du présent mandat au Mali et de coordonner la présentation de cette information avec celle que communiquera le Secrétaire général en application du paragraphe 61 ci-après » (Point 45 de la Résolution).
Faut-il le rappeler ? Sur ce qui semble un coup de tête, la France a récemment suspendu ses opérations conjointes avec les Famas et menacé de se retirer suites aux troubles sociopolitiques survenus au Mali. Par la Résolution 2584, le Conseil de Sécurité des Nations Unies l’oblige littéralement à revenir sur sa décision.

Condamnation des arrestations du 24 Mai 2021 et rappel des crimes perpétrés en 2013

«Condamnant fermement la violation de la charte de transition que représente l’arrestation arbitraire, le 24 mai 2021, de dirigeants de la transition par des éléments des Forces de défense et de sécurité…» Le Conseil appelle cependant à «appuyer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et à la pleine réalisation de la transition politique».
A noter, poursuit ladite Résolution «que, les autorités de transition maliennes ayant saisi la Cour pénale internationale le 13 juillet 2012, la Procureure de la Cour a, le 16 janvier 2013, ouvert une enquête sur les allégations de crimes qui auraient été commis sur le territoire du Mali depuis janvier 2012, et notant également la finalisation des travaux de la Commission internationale d’enquête créée conformément aux dispositions de l’Accord et comme demandé dans la résolution 2364 (2017)».
Une manière de mettre en garde les autorités actuelles ? Il est, en tout cas évident que ce Conseil de Sécurité et la Résolution 2584 ne font nullement référence au jugement et à la liberté accordée par les ex-putschistes par la Cour d’Assises du Mali de janvier 2020. L’affaire Amadou Aya Sanogo est donc loin d’être finie. La Résolution 2584 relance en tout cas la question.
Dans la même veine, le C.S invite les forces partenaires en présence, à «lutter contre l’impunité des violations des droits humains et des atteintes à ces droits ainsi que des violations du droit international humanitaire, notamment en traduisant en justice les personnes accusées d’avoir perpétré les massacres qui ont couté la vie à des centaines de civils en 2019 et 2020, en organisant les procès correspondants et en tenant informés des progrès réalisés dans ce domaine le peuple malien, y compris les familles de victimes».

Des scrutins sans le Président, le Vice-président et le PM de la Transition

Dans son point 2, la Résolution «demande au Gouvernement de transition malien d’organiser des élections présidentielle, législatives, régionales et locales libres et régulières, ainsi qu’un référendum constitutionnel, selon qu’il convient, dans le délai de 18 mois annoncé dans le calendrier électoral, de manière transparente et inclusive, avec la participation pleine, égale et véritable des femmes, des jeunes, des réfugiés et des déplacés, réaffirme à cet égard que le Chef de la transition, le Vice-président et le Premier Ministre de la transition ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle».
Mise en place de la police territoriale
Dans le cadre de la mise en place du volet sécuritaire de l’Accord d’Alger, le Conseil invite tous les partenaires à :
– Parvenir à un accord sur l’élaboration d’une réforme inclusive du secteur de la sécurité et en engager la mise en œuvre, conformément aux dispositions de l’Accord ;
– Redéployer tous les éléments ayant bénéficié du processus accéléré de désarmement, démobilisation et réinsertion, poursuivre ce processus en vue de vérifier les antécédents de 2 000 éléments supplémentaires des groupes armés signataires, de les intégrer dans les Forces de défense et de sécurité maliennes et de les former, et lancer la réinsertion socioéconomique des ex-combattants désireux de retourner à la vie civile ;
– Finaliser le cadre juridique devant régir la police territoriale et commencer à vérifier les antécédents de ses membres et à les recruter, y compris les anciens membres des groupes armés signataires »…
A suivre
Rassemblés par Batomah Sissoko

Source: Le Sphinx
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