Sans Tabou: Famas cantonnées et torturées à Kidal !

En envoyant à Kidal les Forces de Défense et de Sécurité reconstituées (FDS-R), conformément à un Accord librement signé par les parties, il n’était pas question qu’elles y aillent parader en vainqueur. Non ! Par contre, il n’était pas non plus question qu’elles y aillent subir les quolibets et les provocations et servir de tête de Turc à des éléments illuminés et racistes. C’est pourtant le cas, à en croire cette confidence faite par un soldat des FDS-R à l’Agence de presse Xinhua : ‘’nous sommes assaillis par les bandits armés qui viennent jusqu’au mur d’enceinte de notre camp d’accueil pour proférer des insanités contre le Mali et son armée. Ils sont plus d’une centaine d’éléments incontrôlés et armés qui s’agitent. La petite unité béninoise demeure impuissante et la Force française nous conseille de ne pas répondre à leur provocation.

 

C’est vraiment désolant (…) C’est la Force française qui effectue des tirs de sommation pour les dissuader, mais certains combattants sont aussi en train d’effectuer des tirs en l’air. Nous sommes bloqués dans l’enceinte du camp sans aucun moyen robuste de riposte’’. Les faits sont suffisamment graves pour passer pour pertes et profits.
Faudrait-il mettre ce harcèlement moral des soldats sur le compte d’éléments égarés ? Ce serait trop facile et une insulte à l’intelligence. Il y a deux explications objectives à cette bravade.
La première est la présence supposée ou réelle d’éléments Imghads dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité reconstituées cantonnées au Camp I de Kidal. À en croire le Secrétaire général du GATIA, c’est la raison de l’explosion de colère d’un présumé colonel Malick Ag Acharif membre ‘’d’ansaraqmi’’ (HCUA) que nos cousins ont clairement désigné comme étant de connivence avec les Groupes armés terroristes. Mais, c’est du n’importe quoi, d’autant plus que l’Accord qui est en vigueur c’est l’’’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger’’. Celui de Ouagadougou dont ce colonel très peu docte en matière d’accord se plaint de la violation est ainsi libellé : ‘’Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali’’. L’élection présidentielle de 2013 est derrière nous, tout comme les pourparlers d’Alger.

Ce soi-disant officier devrait également savoir que l’article 1er de l’Accord stipule :’’les Parties, dans l’esprit de la Feuille de route, réitèrent leur attachement aux principes ci-après : a) respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc (…)’’. Que l’article 5 de la Constitution dispose : ‘’l’État reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et venir, le libre choix de la résidence, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation’’. Ainsi, tant que Kidal fera partie du territoire malien et que les Imghads seront Maliens, ils y iront sans passeport ni visa. La restriction de déplacement sur le territoire national, pour tout citoyen malien, est une violation de la Loi fondamentale.
L’inculture inqualifiable mâtinée de dogmatisme de ce colonel n’est pourtant pas une excuse.

En attendant la création d’un chimérique État de l’Azawad, le respect de ses engagements et des lois de la République du Mali est primordial.
La deuxième explication est une volonté jamais dissimulée d’exploser l’Accord pour la paix et la réconciliation pour mettre en œuvre le projet séparatiste initial qui n’a jamais été véritablement abandonné.
En somme, le colonel chauvin devrait faire preuve d’un peu de patience encore et de décence. Ceux qui voudront aller en goguette dans les montagnes de l’Adrar quand leur hypothétique République sera proclamée, montreront patte blanche et se muniront bien sûr des documents de voyage nécessaires. Naturellement que le principe de la réciprocité s’appliquera.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info Matin

Suivez-nous sur Facebook sur